Utilisateur:Jenbamin

De Disposition de clavier bépo

Avant j’étais petit. Je tapais à trois doigts sur mon clavier azerty. Certains jours, j’étais en forme, je montais à quatre doigts, même cinq parfois : c’était grisant. J’allais assez vite en fait, et je ne regardais pas beaucoup mes doigts (enfin un peu, oui, mais pas beaucoup). Maintenant, je suis un grand. Je tape à dix doigts et à l’aveugle, sur mon clavier bépo. Je ne vais pas très vite (enfin un peu, oui, mais pas beaucoup). — Mais comme ça fait moins d’un mois que je suis un grand, je me dis que ça doit être normal. Et puis surtout : quelle fierté, être un grand !

usage du bépo

Au bout de quelques semaines, je n’utilise plus du tout l’azerty, et je m’en porte très bien. Je profite de m’y être mis en plein été : peu de contraintes urgentes, je peux supporter sans problème la baisse temporaire de vitesse de frappe. L’intérêt de telle ou telle disposition, ou bien de telle ou telle modif mineure d’une disposition, dépend de l’usage qu’on fait de son ordinateur : on n’a pas forcément les mêmes besoins selon qu’on ne fasse que du texte en français ou que des lignes de code. On peut même vouloir faire les deux : faut savoir alors ce qui est prioritaire, mais ne pas non plus sacrifier complètement les usages minoritaires au profit de l’usage majoritaire. Donc, mon usage de l’ordinateur, c’est principalement :

  • envoyer des mails, lire des pages html (et occasionnellement gribouiller quelques commentaires sur des sites/blogs), etc., bref comme tout le monde ;
  • taper des textes sérieux issus de mon neurone (je suis universitaire en sciences humaines) : des articles, une thèse en cours (phase de rédaction, précisément), ce genre de choses — mes travaux perso sont tapés en LaTeX avec le frontend TeXShop (j’ai fréquenté autrefois les sciences inhumaines), mais je suis parfois obligé de me servir de MS Word pour des projets à plusieurs (contribution à un ouvrage collectif, par exemple) ;
  • comme je suis musicologue (pour tout vous dire), taper du texte en LaTeX ça peut aussi vouloir dire taper des partitions de musique avec LilyPond (pas encore essayé avec le bépo, ça pourrait me décider à passer aux chiffres en direct, cf. ci-dessous) ;
  • en théorie, alimenter mon site internet (pas fait depuis longtemps) ;
  • mettre en forme et en page des textes écrits par moi ou par d’autres (suis un peu maniaque de typo), logiciels principaux utilisés : LaTeX, MS Word, QuarkXPress ;
  • bidouiller des machins d’ordi : des sites internet, du html et du php, des squelettes spip, du (la)tex, des machins divers en xml, bref des trucs de semi-geek, on va dire (« semi » seulement, parce que parfois aussi je fais complètement autre chose de ma vie, et surtout parce que mes compétences restent au niveau de la bidouille de base) — logiciels : TeXShop pour LaTeX, et pour tout le reste, de plus en plus exclusivement, l’éditeur TextMate (autrefois : Alpha puis AlphaX, et BBEdit) ;
  • me suis mis récemment à Git, mais j’en ai un usage très basique (i.e. pour archiver/suivre mes machins perso) ;
  • plus occasionnellement : euh… plein de trucs, il y a 145 éléments dans mon dossier Applications, alors que j’ai fait le ménage récemment pour virer les inutiles ;
  • j’ai probablement oublié des trucs, parce que, on ne le dira jamais assez, les ordis c’est la vie…

Autre point important : la langue. Le bépo est conçu pour le français. Le bépo est parfait, ou presque, pour le français. Pour le français seulement, quel que soit le support assez exhaustif pour des caractères un peu exotiques : le bépo n’est pas adapté à l’anglais, en particulier, pas beaucoup non plus à l’allemand, parce que le K et le W sont très mal placés. Problème : il peut m’arriver de croiser quelques mots en allemand, et surtout il m’arrive quand même assez souvent de devoir écrire en anglais, que ce soit trois mots, une ligne de code ou deux, ou bien tout un long mail, voire tout un article de 30000 signes. Ça pourrait me conduire, un jour, à faire des modifs plus importantes que celles que j’ai déjà faites (mais le « bépow » ne me convainc pas vraiment) — à suivre…

configurations matérielle et logicielle

  • ordi : MacBook datant de 2006 (version 1,1 = la première génération des Mac Intel), bonne bête solide, usage intensif et exclusif depuis quatre ans, pas mal trimballé un peu partout ;
  • OS : le dernier des félins Apple, Snow Leopard 10.6.4, je suis à jour, quoi ;
  • claviers : celui du MacBook + depuis un mois je suis heureux possesseur (et intensif utilisateur) d’un TypeMatrix 2030 usb muni d’une skin bépo.

modifications du bépo standard

J’utilise une version un peu modifiée du bépo 1.0, les modifications sont les suivantes :

  • apostrophes déplacées pour commencer, bien entendu, comme tout le monde : accès direct à l’apostrophe (la vraie, « ’ » = U+2019) à la place du truc infâme for-geeks-only (« ' » = U+0027), lequel truc infâme restant pas trop loin (en AltGr sur la même touche) pour les jours où on en a besoin (= 1. pour lancer un bon gros rechercher-remplacer systématique et rétablir des apostrophes correctes sur textes reçus de collègues, 2. faire le geek, un peu, 3. faire du gras et de l’italique sur le wiki du bépo) — pas trop besoin de justifier ce changement j’imagine, mais juste pour mémoire : la seule raison qui indiquerait de laisser « ' » plus accessible, quand il s’agit de taper du texte (pour taper du code c’est différent, ok), c’est que certains logiciels le convertissent automatiquement en « ’ »… ;
  • deux ou trois bricoles sans intérêt : « § » sur la touche où il y a le « $ » du bépo, « ¶ » sur la touche où il y a le « P » bépo (je ne sais plus où j’avais vu ce changement, l’idée n’est pas de moi) — on ne se sert pas forcément tous de ces caractères tous les jours, raison de plus pour que la cohérence visuelle de la touche soit optimisée ; encore un ou deux trucs du même genre, que j’ai oubliés tant ça m’est utile au quotidien ;
  • comme j’utilise surtout le TypeMatrix, je ne me sers pas de la 102e touche du bépo (« ê »), je tape donc mes « ê » avec « ^ » + « e », je tape mes « / » de la main droite, et je le vis plutôt bien ;
  • la modif principale, idée empruntée à NemOlivier mais réalisée (un peu) autrement : le trait d’union (« - », minus-hyphen pour les intimes, U+002d) est beaucoup trop fréquent et utile pour être perché là-haut sous le 8, on le rapproche donc : à la place du « K » du bépo officiel. Sur la même touche, le tiret sur cadratin (« — », emdash) en majuscule, le tilde (non-mort) en AltGr, et le tiret sur demi-cadratin (« – », endash) en AltGr+Maj. Du coup faut reloger le « K » : je le mets à la place du « W » officiel, et celui-ci à la place du « Ç ». Exit le « Ç », qui passe en couche AltGr sur la touche où il y a la virgule. Bref, j’ai tout copié NemOlivier, vous allez me dire, mais alors moi je vous réponds : 1. ben oui, et alors ?, 2. en fait non pas tout à fait. Non seulement il y a des microdétails qui changent (j’ai le tilde non-mort (« ~ ») là où il a le tilde mort (i.e précisément sur la touche du trait-d’union (ex-touche du K), là où il y a un ~ dessiné sur la skin bépo…), parce que j’ai besoin souvent du tilde non-mort en LaTeX et en Spip (où il sert à coder les espaces justifiantes insécables), alors que le tilde mort est très bien là où il est dans le bépo officiel, avec le « n » pour pouvoir faire plein de « ñ » chaque fois que je vais en Argentine (zut, j’en reviens, et ne sais pas bien quand j’y retourne…)), mais surtout je n’ai pas touché à la rangée du haut : +, -, /, * etc. restent là où ils sont dessinés sur la skin bépo du TypeMatrix — toujours le même principe : moins une touche est fréquente, plus on va être tenté de regarder sous ses doigts. Vous avez tout suivi ? Oui ? alors il ne vous aura pas échappé que j’ai des choses en doubles sur mon clavier : les deux tirets (emdash et endash), le trait-d’union (minus-hyphen). Pour les deux tirets, c’est pas bien grave, mais à l’occasion je veux bien mettre autre chose sur la rangée du haut, pas encore réfléchi. Pour le trait-d’union : c’est fait exprès, en fait moralement l’un est le « moins » (minus), l’autre est le trait d’union (hyphen). En ASCII, c’est le même caractère, minus-hyphen, et donc les deux touches sortent le même code, U+002d en Unicode ; mais l’Unicode prévoit aussi des caractères possiblement séparés, minus et hyphen, U+2010 et U+2012 respectivement. Le jour où j’ai besoin de ces caractères, mon clavier est prêt… Bilan des courses : absolument aucun inconvénient à se passer du « ç » en direct, par contre il faut deux modifieurs pour avoir la majuscule correspondante, dommage — par ailleurs le « K » se retrouve vraiment mal placé sur le TypeMatrix (mais c’était encore pire d’y mettre le « W », alors…) ;
  • quelques détails dans la couche caps-lock : les chiffres y restent en Majuscule, je garde les guillemets, les parenthèses, etc., en direct (habitude Mac standard, quoi) ;
  • modifications de NemOlivier non reprise : l’ajout des « nbsp » (non-breaking space) en automatique sur les guillemets — je peux comprendre que ce soit pratique pour certaines choses, avec certains softs, mais primo, dans mon cas c’est absolument hors de question (je ne tape pas d’insécables avec les guillemets dans LaTeX, le module de francisation babel/french s’en charge automatiquement — avec un espacement plus finement « tuné » qu’une bête espace-mot —, et est très perturbé si on lui entre des nbsp ou des ~), et secundo, je n’y suis pas favorable sur le principe : les logiciels qui gèrent finement la typo, que ce soit LaTeX, XPress ou InDesign, ont tous des façons particulières de gérer l’espacement, les différents types d’insécables (ben oui, parce qu’il y en a plein, des insécables, pas juste l’espace-mot justifiante et la fine…), et qu’il ne faut pas les embêter, tandis que tous les logiciels pour lesquels l’insécable automatique pourrait être effectivement un plus correspondent à des usages pour lesquels ce n’est pas toujours forcément si grave que ça d’avoir oublié de mettre des insécables : écrire des mails, gribouiller sur des blogs, etc. ;
  • chiffres en direct ou pas ? (= autre suggestion de NemOlivier) Pour l’instant pas, ils restent en Maj, mais cependant j’y songe sérieusement, je vais peut-être m’y mettre — ce qui me fait garder les chiffres en Maj : avoir les guillemets et les parenthèses en direct, pour taper beaucoup de texte, c’est bien pratique (surtout quand on abuse des parenthèses et des guillements… et c’est un peu mon cas !), l’@ aussi mais c’est moins vital ; ce qui pourrait me faire passer aux chiffres en direct : quand on tape des guillemets ou des parenthèses, on n’en tape a priori qu’un à la fois, donc on peut survivre s’il faut pour ça un modifieur, alors que quand on tape des chiffres, il peut arriver, assez souvent même (pour ne pas dire absolument tout le temps), qu’on en est plusieurs de suite à taper (dans mon cas : indiquer un numéro de page (deux ou trois chiffres à la suite), indiquer une date (quatre chiffres à la suite pour une année), et dans ce cas-là ça devient pas glop de devoir garder le Shift enfoncé, voire passer du Shift droit au Shift gauche deux ou trois fois de suite pour taper, mettons, 1936 — bref, vais peut-être m’y mettre prochainement, au moins essayer… ;
  • je crois que c’est tout, du moins pour ce qui concerne la disposition elle-même — à suivre…

Au final, ça donne, mettons, ça (cliquez ici pour voir en plus joli mieux) :

Disposition bépo 1.0 avec modifications Jenbamin (inspirées de NemOlivier)