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{{note|type= | {{note|type=attention|Ce dossier de presse date de la sortie de la version 1.0 de la disposition (2008-2009). Pour les travaux menés depuis 2015 dans le cadre du groupe de travail « Clavier français » mené par l’AFNOR et le ministère de la culture, voir la page [[dossier de presse normalisation]].}} | ||
== BÉPO, la disposition de clavier qu’il vous faut ! == | == BÉPO, la disposition de clavier qu’il vous faut ! == |
Version du 19 décembre 2016 à 17:27
Ce dossier de presse date de la sortie de la version 1.0 de la disposition (2008-2009). Pour les travaux menés depuis 2015 dans le cadre du groupe de travail « Clavier français » mené par l’AFNOR et le ministère de la culture, voir la page dossier de presse normalisation.
BÉPO, la disposition de clavier qu’il vous faut !
Pied de nez intelligent au QWERTY et à ses dérivés, le BÉPO propose une nouvelle disposition pensée pour un usage plus ergonomique du clavier français.
Issue des cogitations concertées des rédacteurs du wiki pour l’élaboration d’un clavier Dvorak en langue française, la disposition BÉPO offre un regard neuf sur la plus ordinaire des interfaces homme-machine ; une réponse aussi ergonomique que pédagogique à l’omniprésent clavier AZERTY.
Reposant sur les travaux des années 1930 du Professeur A. Dvorak, cette disposition à l’usage du claviériste en herbe et dactylographe fainéant propose un remède simple à bien des maux.
Variations pour clavier, par August Dvorak
Le placement usuel des lettres sur le clavier, hérité des premiers prototypes de machines à écrire, vient d’un temps où, dans leur délicat ballet, marteaux et autres leviers se coinçaient régulièrement. Pour y remédier, Christopher Sholes imagina en 1873 une disposition expérimentale, que l’entreprise Remington commercialisa et popularisa si bien qu’elle est aujourd’hui toujours d’actualité : c’est le clavier QWERTY, légèrement modifié pour devenir l’AZERTY en France.
Les ennuis mécaniques ayant été résolus dès la deuxième version de la machine, quelques dispositions alternatives eurent le temps de voir le jour durant le vingtième siècle. Parmi elles, on retiendra la très raisonnée et très scientifique disposition du professeur August Dvorak de l’université de Washington.
En partant de quelques règles élémentaires d’ergonomie, il conçut, expérimenta, puis breveta en 1936, un clavier qui porte toujours son nom. [1] Ce clavier eut le succès populaire et commercial qu’on lui connaît : aucun ! [2]
En ce début de millénaire, s’organisait, sur un coin de wiki, le projet de construction d’une nouvelle disposition adaptée aux spécificités du français, de son orthographe et de sa typographie. Reprenant les principes « ergologiques » précédemment éprouvés par le professeur Dvorak en les adaptant aux usages contemporains du clavier, la disposition bépo est maintenant disponible.
Commercialement, le clavier Dvorak original fut un échec discret. Tout aussi discret fut le record absolu de vitesse de frappe, établi par Barbara BlackBurn sur ce même clavier : jusqu’à 212 mots par minute dans les lignes droites (soit plus de 17 caractères par seconde) ![5]
Qu’est-ce qu’on gagne ?
La disposition bépo introduit de nouvelles règles de placement des caractères afin de faciliter l’usage et l’apprentissage du clavier. Il ajoute également un grand nombre de caractères supplémentaires permettant, entre autres, la saisie de toutes les langues européennes.
Petit tour des améliorations introduites par le clavier Dvorak en général, et sa déclinaison française en particulier.
Ergonomie
Deux règles simples avaient servi de fil rouge pour l’élaboration du clavier Dvorak original. Elles ont été reprises pour le compte de la disposition bépo, en les adaptant bien évidemment aux spécificités de la langue française [3] :
- Les lettres les plus fréquemment utilisées sont placées sous les doigts en position de repos. QSDF et JKLM deviennent donc AUIE - TSRN
- Les touches sont placées de manière à maximiser l’alternance des mains et à équilibrer leurs contributions (voyelles à gauche et consonnes courantes à droite par exemple)
Les résultats chiffrés sont sans appel.
Enfin, connaissiez-vous beaucoup de mots composés uniquement de QSDF et JKLM ?
AZERTY | BÉPO | |
---|---|---|
% de touches pressées sur la rangée du milieu |
21.0 % |
69.0 % |
% de touches pressées avec la main gauche / droite |
56.2 % / 43.8 % |
49.5 % / 50.5 % |
% de touches consécutives pressées avec la même main |
32.1 % |
19.4 % |
Santé
- Moins j’en fais, moins je me fatigue.
Reposant sur de sains préceptes prônant l’effort minimum, la disposition bépo pourrait offrir une solution préventive à l’apparition de troubles musculo-squelettiques de la main et de l’épaule, affections très à la mode dont la fréquence a hélas suivi le développement de l’informatique de bureau.
Orthographe
Cette version francophone tord également le cou aux principales aberrations typographiques engendrées par nos claviers ordinaires et qui ont tendance à déteindre sur l’orthotypographie moderne.
- À l’origine, les majuscules prenaient des accents, œufs comme bœufs s’écrivaient une ligature et l’on préférait aux « double quote anglais » l’usage des « guillemets à la française ». Ce ne sont que les limitations de l’azerty qui nous ont fait oublier ces bons usages.
D’une manière générale, les caractères autrefois difficiles d’accès reprennent une place de choix, telles les lettres accentuées qui descendent parmi les lettres ordinaires. Les plus exigeants seront heureux de trouver de nombreux autres symboles (points de suspensions, indices, exposants, notation mathématique, etc.)
Apprentissage
Naturellement les bienfaits de la disposition bépo s’entendent dans le cadre d’une frappe à dix doigts et à l’aveugle, mais vous pouvez dire adieu aux exercices de dactylographie composés de séquences de lettres aussi absurdes qu’imprononçables : dès ses premiers pas, l’élève prend de bonnes habitudes. Il peut alors écrire sans effort, sans bouger les doigts de leur position de repos :
- Un raisin rassis sustenterait un sarrasin sinistre et une Tunisienne nantie en nuisette
August Dvorak avait montré que les enfants comme les débutants assimilaient la disposition presque quatre fois plus vite, avec un plus faible taux de fautes de frappe.
Dans le cas de la disposition française, les parenthèses et autres crochets ont été groupés, les accents rapprochés, l’espace insécable ajouté sur la barre espace… Tout pour que ceux qui avaient déjà pris de mauvaises habitudes puissent retenir sans peine la disposition bépo. [4]
Politique
La généralisation de ce clavier est un acte politique fort. Avec l'évolution galopante des moyens de communication sous différentes formes, il est temps de fournir un outil à la hauteur des enjeux. Conforme aux usages de notre langue, respectant la santé des utilisateurs intensifs, assurant une productivité supérieure au bénéfice de notre économie, le clavier BÉPO est également un moyen de mobilisation générale autour d'un projet structurant pour le monde francophone.
Genèse, contexte et perspectives, en bref
Plusieurs années et de nombreuses versions ont été nécessaires pour atteindre la proposition actuelle qui se devait de concilier plusieurs utilisations parfois contradictoires du clavier. Bien que la priorité ait été donnée à un usage littéraire du clavier, une utilisation à des fins informatiques (console, langages de programmation, etc.) et internationales n’a pas été oubliée par les concepteurs, pour partie informaticiens eux-mêmes.
Fidèle au vent d’ouverture qui souffle sur le net, le processus créatif a été entièrement public. Ainsi, tout autant sur le fond que sur la forme, il repose sur les idéaux collaboratifs et consensuels portés par le wiki. L’ensemble des résultats et outils est d’ailleurs placé sous licence libre.
L’élaboration du clavier a été grandement aidée par l’introduction de solutions logicielles au réordonnancement des touches et à la conception de pilotes multiplateformes. Ces méthodes ont permis la diffusion et le test rapide des nombreuses propositions faites tout au long le cycle de développement. Chose impensable du temps de Sholes ou de Dvorak.
Dans un futur proche, la disposition sera présentée à un organisme de certification et de normalisation.
Il ne reste plus à la dispostion bépo qu’à conquérir les utilisateurs francophones.
J’en veux plus !
Pour plus de renseignements, pour télécharger les pilotes (Windows, linux, bsd, etc.), pour découvrir le clavier ou s’exercer à la frappe à dix doigts comme les grands :
Le site bepo.fr : vous pourrez également y lire des pages de conseils d’apprentissage et d’ergonomie, suivre les évolutions du clavier des ébauches à la version finale, découvrir les méthodes, statistiques et algorithmes utilisés, ainsi que relire les discussions animées de son comité d’élaboration.
salon IRC : #bepo sur freenode.net
liste de diffusion : discussions@clavier-dvorak.org
[1] Les anglophiles pourront apprécier cette bande dessinée retraçant l’histoire du clavier, du QWERTY au DVORAK : lien
[2] Ne soyons pas mauvaise langue. Le clavier fût normalisé par le comité ANSI en 1982. Hélas, August Dvorak mourut en 1975, fatigué de constater que les Hommes ne veulent pas changer (« I’m tired of trying to do something worthwhile for the human race. They simply don’t want to change! » — A. Dvorak).
[3] Pour plus de détail sur la logique de placement : lien
[4] Quelques précieux conseils pour s’initier en douceur au bépo : lien
[5] THE GUINNESS BOOK OF WORLD RECORDS, 23rd US edition (1985)