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Je propose par exemple de prendre des textes de Wikisource, ça participe alors à notre culture générale… Mais tous textes sont les bienvenus, en particulier ceux qui ont des nombres en chiffres (dates et autres, ça manque un peu sur les textes de wikisource). Par contre je compte faire une séparation entre textes « littéraires » et textes conçus pour l’occasion spécifiquement à cette page (je sais que certains avaient commencé pour le dactylotest).
Je propose par exemple de prendre des textes de Wikisource, ça participe alors à notre culture générale… Mais tous textes sont les bienvenus, en particulier ceux qui ont des nombres en chiffres (dates et autres, ça manque un peu sur les textes de wikisource). Par contre je compte faire une séparation entre textes « littéraires » et textes conçus pour l’occasion spécifiquement à cette page (je sais que certains avaient commencé pour le dactylotest).
=== [http://fr.wikisource.org/wiki/J’accuse J’accuse, Émile Zola] ===
Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l’apothéose de cette fête patriotique que l’alliance russe a été pour la France, et vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition Universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur votre nom — j’allais dire sur votre règne — que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis.


=== [http://fr.wikisource.org/wiki/Au_pays_des_pierres/2 Au pays des pierres, Cécile de Tormay] ===
=== [http://fr.wikisource.org/wiki/Au_pays_des_pierres/2 Au pays des pierres, Cécile de Tormay] ===

Version du 24 mars 2011 à 04:03

Cette page sert à mettre des textes pour pouvoir faire un recueil d’exercices pour les logiciels de dactylographie. Mon but est de mettre un texte par jour. Tout le monde est invité à y contribuer. Je fixe les contraintes suivantes (il faut bien qu’on s’en fixe, et c’est arbitraire, il y a une page de discussion si ça ne vous va pas) :

  • Un seul paragraphe, d’une longueur entre 500 et 1000 caractères
  • typographie française, apostrophe typographique, espaces insécables (libre ensuite de faire un traitement automatique pour changer tout ça, style dactylotest)
  • Licence compatible CC-By-SA, et on indique la source dans le titre.

Je propose par exemple de prendre des textes de Wikisource, ça participe alors à notre culture générale… Mais tous textes sont les bienvenus, en particulier ceux qui ont des nombres en chiffres (dates et autres, ça manque un peu sur les textes de wikisource). Par contre je compte faire une séparation entre textes « littéraires » et textes conçus pour l’occasion spécifiquement à cette page (je sais que certains avaient commencé pour le dactylotest).

J’accuse, Émile Zola

Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l’apothéose de cette fête patriotique que l’alliance russe a été pour la France, et vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition Universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur votre nom — j’allais dire sur votre règne — que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis.

Au pays des pierres, Cécile de Tormay

Au milieu des grandes montagnes assombries, le village s’allongeait démesurément. Près du rempart devenu vert s’élevaient deux vieux chênes. Plus bas, quelques toits rouges, le long de la route des maisons de bois pourri, en lignes zigzagantes, désordonnées… Les fenêtres obliques se regardaient méchamment, avec méfiance. Les toits enfumés avaient glissé de travers sous la pression de la « bora », comme le chapeau des gens ivres. Des petits nuages montaient des cheminées. Un chaud parfum de pain sortait de la maison du sonneur. « Peut-être bien qu’ils se préparent à une noce ! » pensa Jella. L’eau lui vint à la bouche. Affamée, elle continua son chemin.

Quo Vadis, Henryk Sienkiewicz

Pétrone se réveilla seulement vers midi, et très las, comme de coutume. La veille, il avait été convive de Néron, et le festin s’était prolongé fort avant dans la nuit. Depuis quelque temps, sa santé commençait à s’altérer. Il avouait se réveiller le matin tout engourdi et incapable de rassembler ses idées. Mais le bain matinal et un soigneux massage opéré par d’habiles esclaves stimulaient la circulation de son sang paresseux, achevaient de le réveiller, lui rendaient ses forces, si bien que de l’oleotechium, c’est-à-dire du dernier compartiment de la salle de bains, il sortait comme rajeuni, les yeux pétillants d’esprit et de gaieté, élégant, et tellement supérieur qu’Othon lui-même n’eût pu rivaliser avec lui. C’était bien là celui qu’on appelait l’arbiter elegantiarum.

Le Devisement du Monde, Marco Polo

Ayant donc été conduits devant le Grand Khan, ils en furent reçus avec beaucoup de bonté ; il les interrogea sur plusieurs choses, principalement des pays occidentaux, de l’empereur romain et des autres rois et princes, et de quelle manière ils se comportaient dans leur gouvernement, tant politique que militaire ; par quel moyen ils entretenaient entre eux la paix, la justice et la bonne intelligence. Il s’informa aussi des mœurs et de la manière de vivre des Latins ; mais surtout il voulut savoir ce qu’était la religion chrétienne, et ce qu’était le pape, qui en est le chef. A quoi nos Vénitiens ayant répondu le mieux qu’il leur fut possible, l’empereur en fut si content qu’il les écoutait volontiers et qu’il les faisait souvent venir à sa cour.

Le Chat maigre, Anatole France

Les bourrasques de novembre fouettaient depuis trois jours le faubourg populeux, que les premières ombres de la nuit revêtaient déjà. Des flaques d’eau miroitaient sous les becs de gaz. Une boue noire, délayée par les pas des hommes et des chevaux, couvrait le trottoir et la chaussée. Les ouvriers, portant leurs outils sur le dos, et les femmes, revenant de chez le traiteur avec des portions de bœuf entre deux assiettes, marchaient sous la pluie en tendant le dos, dans la morne attitude des bêtes de somme.

Olivier Twist, Charles Dickens

Olivier revint bientôt de l’évanouissement que lui avait causé la brusque exclamation de M. Brownlow : celui-ci et Mme Bedwin évitèrent soigneusement de reparler du tableau, et la conversation ne roula ni sur l’histoire, ni sur l’avenir d’Olivier, mais seulement sur des sujets propres à le distraire sans l’impressionner. Il était encore trop faible pour se lever pour le déjeuner ; mais quand il descendit le lendemain dans la chambre de la femme de charge, son premier mouvement fut de jeter un regard avide sur la muraille, dans l’espoir de revoir la figure de la belle dame ; son attente fut trompée : le portrait avait disparu.

Code de la Propriété Intellectuelle, Article L. 123-6

Pendant la période prévue à l’article L. 123-1, le conjoint survivant, contre lequel n’existe pas un jugement passé en force de chose jugée de séparation de corps, bénéficie, quel que soit le régime matrimonial et indépendamment des droits qu’il tient des articles 756 à 757-3 et 764 à 766 du code civil sur les autres biens de la succession, de l’usufruit du droit d’exploitation dont l’auteur n’aura pas disposé. Toutefois, si l’auteur laisse des héritiers à réserve, cet usufruit est réduit au profit des héritiers, suivant les proportions et distinctions établies par l’article 913 [et 914] du code civil.

Les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas

Le premier lundi du mois d’avril 1625, le bourg de Meung, où naquit l’auteur du Roman de la Rose, semblait être dans une révolution aussi entière que si les huguenots en fussent venus faire une seconde Rochelle. Plusieurs bourgeois, voyant s’enfuir les femmes du côté de la grande rue, entendant les enfants crier sur le seuil des portes, se hâtaient d’endosser la cuirasse et, appuyant leur contenance quelque peu incertaine d’un mousquet ou d’une pertuisane, se dirigeaient vers l’hôtellerie du Franc Meunier, devant laquelle s’empressait, en grossissant de minute en minute, un groupe compact, bruyant et plein de curiosité.

Jean qui grogne et Jean qui rit, Comtesse de Ségur

« Je suis resté trop longtemps chez cette pauvre femme, se disait-il. Je voyais que ma présence la consolait ; c’est comme si elle avait eu Jean auprès d’elle ! Pauvre mère ! c’est pourtant terrible d’envoyer son enfant faire cent vingt lieues à pied, seul, presque sans argent, pour arriver à Paris, où tant de jeunes gens se perdent et meurent de faim… J’irai la consoler et lui parler de Jean quelquefois ; c’est une charité. Et je donnerai de ses nouvelles à… Imbécile que je suis, s’écria-t-il, j’ai oublié de demander à Jean son adresse ! C’est-il bête ! Où le trouver dans ce grand diable de Paris ?… La mère doit le savoir ; je le lui demanderai quand je la verrai. »

La Valeur de la Science, Henri Poincaré

Il est impossible d’étudier les Œuvres des grands mathématiciens, et même celles des petits, sans remarquer et sans distinguer deux tendances opposées, ou plutôt deux sortes d’esprits entièrement différents. Les uns sont avant tout préoccupés de la logique ; à lire leurs ouvrages, on est tenté de croire qu’ils n’ont avancé que pas à pas, avec la méthode d’un Vauban qui pousse ses travaux d’approche contre une place forte, sans rien abandonner au hasard. Les autres se laissent guider par l’intuition et font du premier coup des conquêtes rapides, mais quelquefois précaires, ainsi que de hardis cavaliers d’avant-garde.

L’Escarboucle bleue, Conan Doyle

Le surlendemain de Noël, je passai dans la matinée chez mon ami Sherlock Holmes pour lui souhaiter la bonne année. Il était en veston d’intérieur, paresseusement étendu sur un sofa ; à portée de sa main une pipe et une pile de journaux qu’il avait dû lire et relire tant ils étaient froissés ; un peu plus loin, sur le dossier d’une chaise de paille, un vieux chapeau de feutre dur très râpé et bossué. Un microscope et une forme à chapeau, posés sur la chaise elle-même attestaient que le chapeau avait dû être placé là pour être examiné attentivement.

La Chèvre et l’Âne, Ésope

Un homme nourrissait une chèvre et un âne. Or la chèvre devint envieuse de l’âne, parce qu’il était trop bien nourri. Et elle lui dit : « Entre la meule à tourner et les fardeaux à porter, ta vie est un tourment sans fin, » et elle lui conseillait de simuler l’épilepsie, et de se laisser tomber dans un trou pour avoir du repos. Il suivit le conseil, se laissa tomber et se froissa tout le corps. Son maître ayant fait venir le vétérinaire, lui demanda un remède pour le blessé. Le vétérinaire lui prescrivit d’infuser le poumon d’une chèvre ; ce remède lui rendrait la santé. En conséquence on immola la chèvre pour guérir l’âne.

L’Affaire Lerouge, Émile Gaboriau

Le jeudi 6 mars 1862, surlendemain du mardi-gras, cinq femmes du village de La Jonchère se présentaient au bureau de police de Bougival. Elles racontaient que depuis deux jours personne n’avait aperçu une de leurs voisines, la veuve Lerouge, qui habitait seule une maisonnette isolée. À plusieurs reprises, elles avaient frappé en vain. Les fenêtres comme la porte étant exactement fermées, il avait été impossible de jeter un coup d’œil à l’intérieur. Ce silence, cette disparition les inquiétaient. Redoutant un crime, ou tout au moins un accident, elles demandaient que « la Justice » voulût bien, pour les rassurer, forcer la porte et pénétrer dans la maison.

Les Bourbons d’Espagne sous l’Empire, Armand Lefebvre

L’alliance conclue à Tilsitt le 7 juillet 1809 était principalement une alliance maritime ; elle avait pour objet précis et limité d’obliger l’Angleterre à répudier ses maximes absolues en matière de navigation et à reconnaître le principe d’une parfaite égalité entre tous les pavillons. Dans la prévision qu’elle refuserait de faire la paix à de telles conditions, la France et la Russie avaient pris l’engagement de forcer toutes les puissances maritimes de l’Europe, toutes, sans exception, à lui fermer leurs ports et leurs marchés et à lui déclarer la guerre. Le récit qu’on va lire est l’histoire des efforts tentés par l’empereur Napoléon pour soumettre au système continental le Portugal et l’Espagne, et les enchaîner sans retour l’un et l’autre à la fortune de sa maison.

Candide, ou l’Optimisme, Voltaire

Il y avait en Westphalie, dans le château de monsieur le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple ; c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu’il était fils de la sœur de monsieur le baron et d’un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps.

Convention Internationale des Droits de l’Enfant, Article 2

Les États parties s’engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation.

Le Rhin, Victor Hugo

L’obstacle moral, c’est l’inquiétude que la France éveille en Europe. La France en effet, pour le monde entier, c’est la pensée, c’est l’intelligence, la publicité, le livre, la presse, la tribune, la parole ; c’est la langue, la pire des choses, dit Ésope : ― la meilleure aussi. Pour apprécier quelle est l’influence de la France dans l’atmosphère continentale et quelle lumière et quelle chaleur elle y répand, il suffit de comparer à l’Europe d’il y a deux cents ans, dont nous avons crayonné le tableau en commençant, l’Europe d’aujourd’hui.