« Utilisateur:Marcel/Guillemets simples chevrons » : différence entre les versions

De Disposition de clavier bépo
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IL faut peut-être aussi voir le côté économique. Les citations de second niveau sont somme toute quand même assez rares. Valait-il la peine de faire fondre un type de guillemets rien que pour elles ? Certes, des usages philologiques sont aussi signalés<ref>Dans [http://lignedebase.fr/wp-content/uploads/2016/10/ponctuation_topo.pdf Signes de ponctuation occidentaux (Atelier design graphique)], Thomas&nbsp;Rosset cite les guillemets simples chevrons en tant que « '''Guillemets français simples''' en forme de chevron (‹ ... ›), séparés de leur contenu par une espace insécable (usage philologique) ». Mais sans les faire figurer dans la liste marginale.</ref>. En avant donc les guillemets anglais, que d’aucuns trouvent même plus jolis<ref>Cet argument esthétique est ce que Marie-Adrienne&nbsp;Carrara doit affronter dans [http://www.aproposdecriture.com/guillemets-francais-ou-anglais Guillemets français ou anglais ?] : « Et là, je vous entends déjà : ‹ Oui mais moi je préfère les guillemets anglais, c’est quand même plus joli !›» (Ponctuations et espaces adaptées. NDR)</ref>. Au moins on aura l’occasion d’en placer de temps à autre.
IL faut peut-être aussi voir le côté économique. Les citations de second niveau sont somme toute quand même assez rares. Valait-il la peine de faire fondre un type de guillemets rien que pour elles ? Certes, des usages philologiques sont aussi signalés<ref>Dans [http://lignedebase.fr/wp-content/uploads/2016/10/ponctuation_topo.pdf Signes de ponctuation occidentaux (Atelier design graphique)], Thomas&nbsp;Rosset cite les guillemets simples chevrons en tant que « '''Guillemets français simples''' en forme de chevron (‹ ... ›), séparés de leur contenu par une espace insécable (usage philologique) ». Mais sans les faire figurer dans la liste marginale.</ref>. En avant donc les guillemets anglais, que d’aucuns trouvent même plus jolis<ref>Cet argument esthétique est ce que Marie-Adrienne&nbsp;Carrara doit affronter dans [http://www.aproposdecriture.com/guillemets-francais-ou-anglais Guillemets français ou anglais ?] : « Et là, je vous entends déjà : ‹ Oui mais moi je préfère les guillemets anglais, c’est quand même plus joli !›» (Ponctuations et espaces adaptées. NDR)</ref>. Au moins on aura l’occasion d’en placer de temps à autre.


Mais à ce moment, il faudrait peut-être se demander si l’on écrit pour se faire plaisir à soi, ou pour faire passer un message précis. Si l’on veut être lu, on a intérêt à éviter d’indisposer ses lecteurs. Or c’est ce qu’on fait en suivant la mode selon laquelle les mêmes guillemets servent tantôt pour marquer une citation ou un terme cité, tantôt un terme critiquable dont on met en question la signification habituelle<ref>Le journal québecois ''Le&nbsp;Devoir'' a publié une tribune à ce sujet intitulée « [http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/488139/mises-aux-points-les-antiguillemets-comme-symboles-de-la-postverite Les antiguillemets comme symboles de la postvérité] ». Lire aussi les commentaires : « Moi aussi je n'en ai cure de l'utilisation ironique ou autre des guillemets, a l'anglo-saxonne. Je continuerai donc à les utiliser pour bien marquer une citation exacte à l'intérieur d'une phrase. Tout simplement. Comme il se devait et se doit encore. »</ref>. Par égard pour la lectrice et le lecteur, le mieux est à mon avis d’utiliser les ressources disponibles pour bien distinguer les deux usages des guillemets, en réservant les guillemets doubles apostrophes à l’emploi dont ils partagent l’origine.
== Latin-1 ou CP 1252 ? ==
 
Notons que dans [https://fr.wikipedia.org/wiki/ISO/CEI_8859-1 Latin-1], les seuls guillemets typographiques disponibles sont les guillemets français. Cela pouvait être une raison de ne pas en utiliser d’autres.
 
Or dans la page de codes [https://fr.wikipedia.org/wiki/Windows-1252 Windows 1252] ainsi que dans [https://fr.wikipedia.org/wiki/MacRoman MacRoman], on trouve non seulement les guillemets apostrophes typographiques, mais aussi les guillemets simples chevrons. Une raison de ne pas utiliser ces derniers est peut-être de rester interopérable avec Latin-1, tant utilisé qu’il a fallu fournir [https://fr.wikipedia.org/wiki/ISO/CEI_8859-15 Latin-9] pour l’€ (et l’œ, l’Œ, l’Ÿ et d’autres lettres manquantes, enfin). La seule représentation Latin-1 des guillemets simples chevrons seraient les &lt; et &gt;, qui ne vont pas du tout, contrairement aux dits « gants de toilette » " et ' qui pendant longtemps paraissaient ne pas choquer une grande partie des utilisateurs.
 
Mais aujourd’hui que quasiment tout a été basculé vers Unicode, je peine à trouver une excuse technique. Cʼest uniquement une question de préférences, et là, à lire Lacroux, ça me fait vraiment peur. Or si les [https://de.wikipedia.org/wiki/Anf%C3%BChrungszeichen#Deutschland_und_%C3%96sterreich Allemands] s’en servent, et que les [https://de.wikipedia.org/wiki/Anf%C3%BChrungszeichen#Schweiz,_Liechtenstein,_Frankreich Romands] les utilisent même en français, il faudra voir si ce langage-là est encore soutenable (s’il l’a jamais été). Les guillemets simples chevrons s’appellent ''demi-guillemets français'' en Allemagne, où l’on peut mélanger les guillemets pour augmenter le contraste (un peu comme en France), ou éviter de les mélanger pour harmoniser la typographie : »›…‹«, „‚…‘“ contrairement à »‚…‘«, „›…‹“ (copié-collé [https://de.wikipedia.org/wiki/Anf%C3%BChrungszeichen#Deutschland_und_%C3%96sterreich depuis Wikipedia]). En Suisse, notamment en Romandie, on parle au contraire de doubles et simples guillemets, comme en France (si on en parle).
 
Il faudrait peut-être aussi se demander si l’on écrit pour se faire plaisir à soi, ou pour faire passer un message précis. Si l’on veut être lu, on a intérêt à éviter d’indisposer ses lecteurs. Or c’est ce qu’on fait en suivant la mode selon laquelle les mêmes guillemets servent tantôt pour marquer une citation ou un terme cité, tantôt un terme critiquable dont on met en question la signification habituelle<ref>Le journal québecois ''Le&nbsp;Devoir'' a publié une tribune à ce sujet intitulée « [http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/488139/mises-aux-points-les-antiguillemets-comme-symboles-de-la-postverite Les antiguillemets comme symboles de la postvérité] ». Lire aussi les commentaires : « Moi aussi je n'en ai cure de l'utilisation ironique ou autre des guillemets, a l'anglo-saxonne. Je continuerai donc à les utiliser pour bien marquer une citation exacte à l'intérieur d'une phrase. Tout simplement. Comme il se devait et se doit encore. »</ref>. Par égard pour la lectrice et le lecteur, le mieux est à mon avis d’utiliser les ressources disponibles pour bien distinguer les deux usages des guillemets, en réservant les guillemets doubles apostrophes à l’emploi dont ils partagent l’origine.


Grâce à cet effort de clarification tellement français, on obtient que les citations imbriquées ont l’air encore plus français. IL n’y a pas plus français que les ‹  ›, sauf les «  ».  
Grâce à cet effort de clarification tellement français, on obtient que les citations imbriquées ont l’air encore plus français. IL n’y a pas plus français que les ‹  ›, sauf les «  ».  
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* ou plutôt comme ça : « … ‹ … › … »?
* ou plutôt comme ça : « … ‹ … › … »?


== Latin-1 ou CP 1252 ? ==
== Licence de ponctuer ==
Notons que dans [https://fr.wikipedia.org/wiki/ISO/CEI_8859-1 Latin-1], les seuls guillemets typographiques disponibles sont les guillemets français. Cela pouvait être une raison de ne pas en utiliser d’autres.


Or dans la page de codes [https://fr.wikipedia.org/wiki/Windows-1252 Windows 1252] ainsi que dans [https://fr.wikipedia.org/wiki/MacRoman MacRoman], on trouve non seulement les guillemets apostrophes typographiques, mais aussi les guillemets simples chevrons. Une raison de ne pas utiliser ces derniers est peut-être de rester interopérable avec Latin-1, tant utilisé qu’il a fallu fournir [https://fr.wikipedia.org/wiki/ISO/CEI_8859-15 Latin-9] pour l’€ (et l’œ, l’Œ, l’Ÿ et d’autres lettres manquantes, enfin). La seule représentation Latin-1 des guillemets simples chevrons seraient les &lt; et &gt;, qui ne vont pas du tout, contrairement aux dits « gants de toilette » " et ' qui pendant longtemps paraissaient ne pas choquer une grande partie des utilisateurs.
Des exemples comme celui du tiret dans le ''Nouveau guide typo'' où ne figure que le tiret cadratin (à en juger d’après sa longueur) sans qu’aucune mention ne soit faite du tiret demi-cadratin, et même en l’assimilant au « moins », mais aussi cette faute bizarre dans le même ouvrage où dans un titre, « deux points » s’écrit sans trait d’union alors même qu’à la ligne en-dessous, on lit « deux-points », jettent le discrédit. La promesse de mettre l’ouvrage à jour pour « les utilisateurs d’ordinateurs » semble non tenue. Cinq ans après la sortie d’Unicode et d’ISO/IEC 10646, on peut s’attendre à en trouver des traces partout. Mais non. On se sent abandonnés, largués.


Mais aujourd’hui que quasiment tout a été basculé vers Unicode, je peine à trouver une excuse technique. Cʼest uniquement une question de préférences, et là, à lire Lacroux, ça me fait vraiment peur. Or si les [https://de.wikipedia.org/wiki/Anf%C3%BChrungszeichen#Deutschland_und_%C3%96sterreich Allemands] s’en servent, et que les [https://de.wikipedia.org/wiki/Anf%C3%BChrungszeichen#Schweiz,_Liechtenstein,_Frankreich Romands] les utilisent même en français, il faudra voir si ce langage-là est encore soutenable (s’il l’a jamais été). Les guillemets simples chevrons s’appellent ''demi-guillemets français'' en Allemagne, où l’on peut mélanger les guillemets pour augmenter le contraste (un peu comme en France), ou éviter de les mélanger pour harmoniser la typographie : »›…‹«, „‚…‘“ contrairement à »‚…‘«, „›…‹“ (copié-collé [https://de.wikipedia.org/wiki/Anf%C3%BChrungszeichen#Deutschland_und_%C3%96sterreich depuis Wikipedia]). En Suisse, notamment en Romandie, on parle au contraire de doubles et simples guillemets, comme en France (si on en parle).
=== Louis Guéry ===
 
== Licence de ponctuer ==


Heureusement il y a une issue de secours. Elle est sur la quatrième de couverture du livre de Louis&nbsp;Guéry. Ce texte n’est peut-être pas de l’auteur lui-même mais de l’éditeur, comme beaucoup de quatrièmes de couverture, mais peu importe :
Heureusement il y a une issue de secours. Elle est sur la quatrième de couverture du livre de Louis&nbsp;Guéry. Ce texte n’est peut-être pas de l’auteur lui-même mais de l’éditeur, comme beaucoup de quatrièmes de couverture, mais peu importe :
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<div style="background: #eeeeee;"><br/>
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anne vacquant : « j’ai en effet constaté que les éditions récentes employaient moins de guillemets que les éditions anciennes.<br/>
:anne vacquant : <br/><br/>« j’ai en effet constaté que les éditions récentes employaient moins de guillemets que les éditions anciennes.<br/>pourquoi? économie de caractères?<br/>il faudrait pourtant s’entendre… »
pourquoi? économie de caractères?<br/>
il faudrait pourtant s’entendre… »
<blockquote>Marie-Adrienne Carrara :Bonjour<br/>
<br/>
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Non, à mon sens juste l’évolution de l’écriture comme tous les autres arts. On ne peint pas aujourd’hui comme il y a cinquante ans.<br/>
<blockquote>Marie-Adrienne Carrara :<br/><br/>Bonjour<br/><br/>Non, à mon sens juste l’évolution de l’écriture comme tous les autres arts. On ne peint pas aujourd’hui comme il y a cinquante ans.<br/>Bien à vous
Bien à vous
</blockquote>
</blockquote>
<br/></div>
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Si les guillemets simples chevrons sont utiles et si le bépo doit avoir les mêmes performances que l’azerty AFNOR, ces deux ponctuations devraient être placées sur touches vives, dans l’idéal sur les mêmes que les guillemets doubles chevrons. Ainsi le bépo a l’avantage d’avoir ces derniers en accès direct, tandis que l’azerty AFNOR a l’avantage de les avoir sur la rangée de repos et même sur des positions de repos.  
Si les guillemets simples chevrons sont utiles et si le bépo doit avoir les mêmes performances que l’azerty AFNOR, ces deux ponctuations devraient être placées sur touches vives, dans l’idéal sur les mêmes que les guillemets doubles chevrons. Ainsi le bépo a l’avantage d’avoir ces derniers en accès direct, tandis que l’azerty AFNOR a l’avantage de les avoir sur la rangée de repos et même sur des positions de repos.  


Il s’agit donc de voir comment on peut faire. Pour référence on prend la rangée&nbsp;E de la [[Version 1.1rc1|version&nbsp;1.1rc1]] qu’on peut représenter sous forme de tableau à une ligne par niveau.
Il s’agit donc de voir comment on peut faire. Pour référence on prend la rangée&nbsp;E de la [[https://bepo.fr/wiki/index.php?title=Version_1.1rc1&oldid=28488|version&nbsp;1.1rc1]] qu’on peut représenter sous forme de tableau à une ligne par niveau.
* '''<span style="font-size: 18px; font-weight: bold; color: #999999;">En grisé,</span>''' les caractères de la carte simplifiée, imprimés sur les claviers existants, mais aussi quatre opérateurs qui doivent absolument être figés pour la cohérence, quand bien même ils ne sont pas gravés dans le plastic.
* '''<span style="font-size: 18px; font-weight: bold; color: #999999;">En grisé,</span>''' les caractères de la carte simplifiée, imprimés sur les claviers existants, mais aussi quatre opérateurs qui doivent absolument être figés pour la cohérence, quand bien même ils ne sont pas gravés dans le plastic.
* '''<span style="font-size: 18px; font-weight: bold; color: #008800;">En vert,</span>''' les caractères pouvant éventuellement être redisposés.
* '''<span style="font-size: 18px; font-weight: bold; color: #008800;">En vert,</span>''' les caractères pouvant éventuellement être redisposés.
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Le plus simple, mais aussi le moins cohérent (on dira peut-être que ç’a été fait après coup), est de profiter du changement des opérateurs inférieur ou égal et supérieur ou égal pour y mettre non pas la variante à égal parallèle, préférée en France, mais les simples guillemets français. En fait, ce n’est même pas plus mal, car ces opérateurs devraient être sur les touches des symboles inférieur et supérieur.
Le plus simple, mais aussi le moins cohérent (on dira peut-être que ç’a été fait après coup), est de profiter du changement des opérateurs inférieur ou égal et supérieur ou égal pour y mettre non pas la variante à égal parallèle, préférée en France, mais les simples guillemets français. En fait, ce n’est même pas plus mal, car ces opérateurs devraient être sur les touches des symboles inférieur et supérieur.


Au final, c’est la possibilité la plus cohérente avec le bépo actuel. En plus, cela élimine le désaccord entre ceux qui préfèrent les symboles ⩽ ⩾ pour leur francité, et ceux qui préfèrent les symboles ≤ ≥ pour leur interopérabilité : on enlève tout et on met autre chose. Du coup, le bépo devient encore plus français (ou francophone). Pas de souci pour les symboles : dans la touche morte [[Symboles scientifiques|‹ symboles scientifiques ›]], il reste deux places sur les touches à côté où se trouvent les &lt; &gt;.
Au final, c’est la possibilité la plus cohérente avec le bépo actuel. En plus, cela élimine le désaccord entre ceux qui préfèrent les symboles ⩽ ⩾ pour leur francité, et ceux qui préfèrent les symboles ≤ ≥ pour leur interopérabilité : on enlève tout et on met autre chose. Du coup, le bépo devient encore plus français (ou francophone). Pas de souci pour les symboles : dans la touche morte [[https://bepo.fr/wiki/index.php?title=Symboles_scientifiques&oldid=28169|‹ symboles scientifiques ›]], il reste deux places sur les touches à côté où se trouvent les &lt; &gt;.


{| border="1" style="border-collapse:collapse; background: white; text-align: center;" cellpadding="4"
{| border="1" style="border-collapse:collapse; background: white; text-align: center;" cellpadding="4"

Version du 18 décembre 2017 à 07:10

Les guillemets simples chevrons semblent ne pas être en usage en France, du moins en ont-ils la réputation, ou plus exactement : ils n’en ont aucune entre l’Atlantique et le Jura. La raison ? Aucun code, marche ou guide typographique ne s’emploie à les recommander dans l’Hexagone. Mais il n’est pas non plus très clair comment la réputation des caractères se fait ou se défait.

Ce qui est sûr pour l’instant, c’est que le projet d’azerty AFNOR dévoilé pour l’enquête publique de 2017 a les guillemets doubles chevrons en clavier bépoAltGr sur la rangée de repos, touches clavier bépoL et clavier bépoM, et les guillemets simples chevrons sur les mêmes touches en clavier bépoMaj+clavier bépoAltGr. On note aussi la synergie de l’espace fine insécable (EFI) avec ces derniers, dont elle partage le niveau. À la même échéance, le bépo 1.1 propose d’accéder aux guillemets simples chevrons par la touche morte ‹ Latin étendu et ponctuation étendue › : clavier bépoAltGr+clavier bépoT  suivie de clavier bépo« ou clavier bépo» (touches clavier bépo3 et clavier bépo4).

L’ajout de la prise en charge des guillemets simples chevrons sur le bépo est cohérente avec les contraintes de la mise à niveau. La première priorité est de ne pas modifier la maquette d’impression des touches telle qu’elle est en usage auprès des constructeurs, mise à part la permutation des apostrophes, qui n’impacte pas trop le visuel tout en améliorant la prise en charge du français depuis qu’on n’utilise plus d’ordinateurs limités à Latin-1. Le problème est que les places possibles des guillemets simples chevrons sur le bépo qui correspondent au placement sur l’azerty AFNOR sont occupées par les guillemets doubles apostrophes, qui selon l’une des traditions françaises jouent le même rôle de délimiteurs des citations de deuxième niveau.

Second choix : remplacer les symboles ≤ et ≥ non par ⩽ et ⩾, mais par les guillemets simples chevrons. Mais cela est si improbable côté cohérence que personne n’a eu cette idée pendant l’élaboration du projet de norme. Ni pendant l’enquête publique paraît-il. Sans doute parce qu’« ils ne sont pas en usage en France », justement. Cela dit, le bépo en tant que disposition francophone ayant pour vocation de couvrir “aussi” la Suisse, où ces ponctuations ont la réputation d’être en usage, c’est peut-être dommage que les guillemets simples chevrons ne soient pas sur touches vives.

Faute de pouvoir fournir un dossier d’exemples numérisés ou déjà sur la toile, j’ai fini par regarder un peu ce qu’il en est dans les codes typographiques sur lesquels j’ai pu mettre la main dans un premier temps, grâce à leur présence dans une salle de bibliothèque universitaire, fréquentée en trombe. Le résultat est édifiant : Nous pouvons faire comme nous voulons finalement, pour peu que l’objectif soit bien d’assurer à nos écrits une intelligibilité maximale.

Attention

  • Cette page exprime un point de vue personnel.
  • L’objectif est de résoudre un problème qui m’a été posé, en clarifiant un point d’orthotypographie, dans le but d’aplanir la voie du développement des dispositions de clavier pour la France.
  • Je pense que l’enjeu pour le bépo est important, et qu’il faudrait promouvoir une redisposition marginale supplémentaire, dans le respect de la carte simplifiée.
  • Les citations sur cette page, ayant pour fonction d’illustrer le propos, respectent de ce fait le droit d’auteur (qui autorise les citations d’extraits dans un but d’illustration).
  • S’agissant de recopie d’ouvrages imprimés, les espaces accompagnant les grandes ponctuations ont été transcrites par des fines insécables, sans que cela préjuge des caractères d’espacement présents dans le fichier source d’origine.
  • Sous réserve d’erreurs de recopie (en deux temps, d’abord au stylo bic).
    Merci de se reporter aux ouvrages originaux cités.


Suivez le guide

Pour prendre connaissance des possibilités de guillemetage qui existent en France, j’ai commencé par la théorie. Outre le Lexique de l’Imprimerie nationale, on a le site consacré à l’orthotypographie de Jean-Pierre Lacroux, collection de matérieux d’un auteur décédé avant l’âge. C’est probablement surtout une accumulation d’avis personnels, exprimés de manière parfois attachante, parfois limite, en fonction de goûts très tranchés et apparemment sans avoir eu le temps d’étudier les tenants et aboutissants des questions qui lui furent soumises. Il y a une section sur les guillemets.

Nouveau code typo

Ce que j’ai voulu voir en priorité comme la source qui a l’air d’être la plus réputée, c’est le Code typographique de la Société amicale des directeurs, protes et correcteurs d’imprimerie de France. Cet ouvrage, qui existe depuis 1928, a bénéficié d’une réédition en 1997 (la dernière durant ces vingt dernières années).

Titre : Le Nouveau code typographique

Titre de couverture : NOUVEAU CODE TYPO

Sous-titre : Les règles typographiques de la composition à l’usage des auteurs, des professionnels du livre et des utilisateurs d’ordinateurs

Auteur : Révisé, complété et modernisé par Robert Guibert

Éditeur : Fédération de la communication CFE/CGC

Date : Septembre 1997

Lieu : Paris [adresse et numéros de téléphone et télécopie]

Dans WorldCat on trouve ce résumé : « La rénovation du Code typographique a été rendue nécessaire par la prise en compte de la nouvelle technologie informatique qui a supplanté tous les autres systèmes de composition. »

Un ordinateur figure bien sur la couverture.

Voyons ce qu’il dit à propos des guillemets.

p. 139 (dans cet extrait, tous les crochets sont d’origine) :


154. Les guillemets
Les guillemets ( « » ) indiquent :
1) Les citations :
a) dans les citations simples, un guillemet ouvrant [ « ] se met au début de la citation. Mais lorsque celle-ci porte sur plusieurs alinéas successifs, on met un guillemet ouvrant [ « ] à chaque alinéa et la citation se termine par un guillemet fermant [ » ] :

Il termina ainsi :
« Toute femme intelligente, au cœur généreux,
sentira peser sur elle une responsabilité sociale.
« Si elle est ouvrière, employée, épouse, mère de famille… »

b) dans les citations doubles ou triples (citations de citations), on met un guillemet ouvrant au début de chaque citation et au commencement des lignes des deuxième et troisième citations, ainsi qu’aux alinéas indiquant la suite de chacune d’elles. Enfin la citation est terminée par un guillemet fermant :

« Si nous nous reportons à l’exposé des motifs… :
« La Direction générale des contributions
« directes a fait mieux encore dans le sens
« de son opinion…
« Enfin, dit-elle dans son mémoire, depuis
« l’arrêt de la Cour de cassation de 1876, le
« législateur… La loi du 26 janvier 1892
« dispose en ces termes, dans son article 26 :
« Est supprimé à dater du 1ᵉʳ avril 1892… »

2) Il est possible d’adopter une autre méthode également acceptée : celle-ci emploie le guillemet fermant au commencement des lignes des citations de citations.
Ces deux méthodes sont admises. Il est préférable, quand il n’existe pas de précédent, de choisir l’une de ces deux marches en accord soit avec l’auteur, soit avec le client.

p. 140 :


3) Il ne faut jamais mettre de guillemets à chaque ligne des simples citations.
4) On ne met pas de guillemets avant et après les vers intercalés dans une citation :

Rivarol vantait un jour dans une société les
mérites du style le Buffon :
« Ne me parlez pas de votre Buffon, s’écria
d’Alembert, de ce naturaliste…
— Vous avez raison, réplique Rivarol, c’est
comme ce sot de Jean-Baptiste (Rousseau) qui
s’avisa d’écrire :

Des bords sacrés où naît l’Aurore
Aux bords enflammés du couchant…
au lieu de dire tout simplement de l’est à l’ouest. »

Fin de citation. La section sur les guillemets va jusqu’à la page 142 en continuant la liste numérotée avec un certain nombre de détails, comme le fait de ne pas mettre entre guillemets les noms des animaux (ce qui relève aussi de la politesse). Jʼai essayé de reproduire lʼindentation fidèlement depuis l’original, notamment tout à la fin de l’extrait.

Jʼai eu beau chercher sur internet, je n’ai pas trouvé de pseudo-classe CSS qui s’appellerait « each-line » ou quelque chose du genre et qui permettrait de faire précéder d’un guillemet chaque ligne d’un texte sans que celui-ci soit découpé en éléments. Pourtant ce serait génial car une telle astuce permettrait de publier des pages web de style baroque ou romantique[1]. Il paraît qu’il y a moyen de le faire dans LaTeX. Peut-être cette fonctionnalité est aussi incluse dans InDesign et QuarkXPress. Il fallait bien savoir comment cela passe sur les ordinateurs.

Déçu, j’ai feuilleté la dizaine de guides et monographies qui entourent le Nouveau guide typo sur l’étagère, noté l’ISBN de trois d’entre eux pour en cherger les fiches dans Zotero une fois rentré. Cʼest là que j’ai vu le nom de Louis Guéry. Jʼavais vu que dans cet ouvrage, les guillemets anglais sont recommandés pour les citations de second niveau. Alors je me suis dit ça vaut le coup de fournir des extraits. Malheureusement c’était tard le vendredi et la BU allait bientôt fermer ses portes, mais j’y suis retourné (à vélo) quand même.

Au final, c’est Louis Guéry[2] qui aura sauvé la situation.

Louis Guéry

Face au besoin urgent des journalistes et autres utilisateurs d’ordinateurs de pouvoir disposer d’un guide pratique au quotidien, Louis Guéry a relevé le défi d’abréger.

Titre : Abrégé du code typographique à l'usage de la presse

Auteur : Louis Guéry

Éditeur : Victoires Éditions

Diffusion : Presses universitaires de France

Édition : 8ᵉ

Année : 2010

Lieu : Paris

Voir sur Amazon

Du même auteur : Le Dictionnaire des règles typographiques, chez le même éditeur dans la même collection.

Voici donc ce que j’ai noté en premier (mais j’ai réorganisé les notes pour laisser le meilleur pour la fin) :

Dans la section Espaces et ponctuation, page 65, on apprend que les guillemets s’accompagnent d’une « espace-mots insécable » à l’intérieur :

guillemet ouvrant : espace-mots sécable   « espace-mots insécable
guillemet fermant : espace-mots insécable » espace-mots sécable

Une note précise qu’« il n’y a pas d’espace-mots entre le guillemet fermant et la ponctuation qui peut le suivre ». Bon à savoir quand il est suivi d’une autre ponctuation double.

Désireux d’en savoir plus sur l’« espace-mots insécable », je note page 66 à Espaces qu’il est question de photocomposition, et qu’en photocomposition, les espaces à valeur fixe sont toujours insécables [la plupart le sont aussi en traitement de texte]. Il y a le cadratin, le demi-cadratin, et le quart de cadratin, « parfois encore appelé espace fine ». Elle est effectivement plus fine que « l’espace-mots normale [qui] égale en principe, selon la règle typographique, un tiers de cadratin ».

Cela me rappelle l’espace fine insécable d’Unicode, recommandée dans le standard pour servir en français d’« espace fine insécable » (« en français dans le texte » [exergue de couverture du livre que nous sommes en train de regarder]). On pense aussi à la PAO. Au moins nous savons maintenant comment faire en photocomposition.

Et les guillemets ? Cʼest page 66 et 67 !


Le guillemetage des citations :

[…]

  • Si la citation comporte plusieurs alinéas, on répète le guillemet ouvrant au commencement de chacun d’eux.
  • Si une seconde citation est incluse dans la première, elle se place entre des guillemets anglais ouvrant et fermant, sans influencer le guillemetage de la première citation. L’habitude veut que chacune des lignes de la citation incluse commence par un guillemet anglais ouvrant.

Graphiquement très claire, cette différienciation des niveaux de guillemets marque un net progrès face à la règle héritée. C’est peut-être aussi synonyme d’ouverture au monde, tant il est vrai que les guillemets (doubles) apostrophes étaient stigmatisés par leur origine et ont dû être vus comme des corps étrangers si un typographe s’était égaré à en truffer un texte français. Voilà ces temps sont loin, et nous avons aujourd’hui un usage beaucoup plus décomplexé des guillemets.

IL faut peut-être aussi voir le côté économique. Les citations de second niveau sont somme toute quand même assez rares. Valait-il la peine de faire fondre un type de guillemets rien que pour elles ? Certes, des usages philologiques sont aussi signalés[3]. En avant donc les guillemets anglais, que d’aucuns trouvent même plus jolis[4]. Au moins on aura l’occasion d’en placer de temps à autre.

Latin-1 ou CP 1252 ?

Notons que dans Latin-1, les seuls guillemets typographiques disponibles sont les guillemets français. Cela pouvait être une raison de ne pas en utiliser d’autres.

Or dans la page de codes Windows 1252 ainsi que dans MacRoman, on trouve non seulement les guillemets apostrophes typographiques, mais aussi les guillemets simples chevrons. Une raison de ne pas utiliser ces derniers est peut-être de rester interopérable avec Latin-1, tant utilisé qu’il a fallu fournir Latin-9 pour l’€ (et l’œ, l’Œ, l’Ÿ et d’autres lettres manquantes, enfin). La seule représentation Latin-1 des guillemets simples chevrons seraient les < et >, qui ne vont pas du tout, contrairement aux dits « gants de toilette » " et ' qui pendant longtemps paraissaient ne pas choquer une grande partie des utilisateurs.

Mais aujourd’hui que quasiment tout a été basculé vers Unicode, je peine à trouver une excuse technique. Cʼest uniquement une question de préférences, et là, à lire Lacroux, ça me fait vraiment peur. Or si les Allemands s’en servent, et que les Romands les utilisent même en français, il faudra voir si ce langage-là est encore soutenable (s’il l’a jamais été). Les guillemets simples chevrons s’appellent demi-guillemets français en Allemagne, où l’on peut mélanger les guillemets pour augmenter le contraste (un peu comme en France), ou éviter de les mélanger pour harmoniser la typographie : »›…‹«, „‚…‘“ contrairement à »‚…‘«, „›…‹“ (copié-collé depuis Wikipedia). En Suisse, notamment en Romandie, on parle au contraire de doubles et simples guillemets, comme en France (si on en parle).

Il faudrait peut-être aussi se demander si l’on écrit pour se faire plaisir à soi, ou pour faire passer un message précis. Si l’on veut être lu, on a intérêt à éviter d’indisposer ses lecteurs. Or c’est ce qu’on fait en suivant la mode selon laquelle les mêmes guillemets servent tantôt pour marquer une citation ou un terme cité, tantôt un terme critiquable dont on met en question la signification habituelle[5]. Par égard pour la lectrice et le lecteur, le mieux est à mon avis d’utiliser les ressources disponibles pour bien distinguer les deux usages des guillemets, en réservant les guillemets doubles apostrophes à l’emploi dont ils partagent l’origine.

Grâce à cet effort de clarification tellement français, on obtient que les citations imbriquées ont l’air encore plus français. IL n’y a pas plus français que les ‹  ›, sauf les «  ».

D’ailleurs, est-ce que personne n’était vexé de ne pas disposer d’un jeu complet de guillemets, c’est-à-dire composé de doubles et de simples ?

  • Les Américains nichent les citations comme ça : “… ‘…’ …” ;
  • les Britanniques les nichent comme ça : ‘… “…” …’ ;
  • et nous on les nicherait comme ça : « … “…” … » ;
  • ou plutôt comme ça : « … ‹ … › … »?

Licence de ponctuer

Des exemples comme celui du tiret dans le Nouveau guide typo où ne figure que le tiret cadratin (à en juger d’après sa longueur) sans qu’aucune mention ne soit faite du tiret demi-cadratin, et même en l’assimilant au « moins », mais aussi cette faute bizarre dans le même ouvrage où dans un titre, « deux points » s’écrit sans trait d’union alors même qu’à la ligne en-dessous, on lit « deux-points », jettent le discrédit. La promesse de mettre l’ouvrage à jour pour « les utilisateurs d’ordinateurs » semble non tenue. Cinq ans après la sortie d’Unicode et d’ISO/IEC 10646, on peut s’attendre à en trouver des traces partout. Mais non. On se sent abandonnés, largués.

Louis Guéry

Heureusement il y a une issue de secours. Elle est sur la quatrième de couverture du livre de Louis Guéry. Ce texte n’est peut-être pas de l’auteur lui-même mais de l’éditeur, comme beaucoup de quatrièmes de couverture, mais peu importe :


L’orthographe ne sert à rien. Sauf si l’on comprend mieux ce dont il s’agit lorsque l’on écrit « tonneau d’eau » plutôt que « tonodo ». Il en est de même des règles typographiques, qui n’ont d’autre but que de faciliter la lisibilité du texte. Or, aujourd’hui, ce ne sont plus des typographes hautement qualifiés qui composent les textes dans la presse et dans l’édition, mais les secrétaires d’édition, les auteurs ou les journalistes eux-mêmes.
Ce petit livre  […]  est également destiné à tous ceux que les règles typographique [sic] passionnent… ou effraient et qui souhaitent rendre plus lisibles leurs écrits. Quant à l’avalanche de textes qui inondent la toile, gageons qu’une modeste partie finira bien par « subir » la correction. On a le droit d’être optimiste !

Ouf, on respire. Toutes ces règles qui nous sont imposées sur un ton parfois très décidé, comme dans le Nouveau code typo, n’auraient « d’autre but que de faciliter la lisibilité du texte ». Si d’aventure elles en venaient à rendre le texte moins bien lisible, elles deviendraient donc obsolètes et seraient à remplacer par… d’autres règles ?

M.-A. Carrara

Des règles, il en faut, comme nous le rappelle Marie-Adrienne Carrara dans « Guillemets français ou anglais ? » (À propos d’écriture) : « pas questions de satisfaire les goûts individuels. Il s’agit d’une question de code typographique et de l’usage correcte d’une langue. Et nous ne sommes pas libres de modifier les règles du français, et encore moins les conventions qui le véhiculent. » Avant de répondre à une question d’Anne Vacquant :


anne vacquant :

« j’ai en effet constaté que les éditions récentes employaient moins de guillemets que les éditions anciennes.
pourquoi? économie de caractères?
il faudrait pourtant s’entendre… »


Marie-Adrienne Carrara :

Bonjour

Non, à mon sens juste l’évolution de l’écriture comme tous les autres arts. On ne peint pas aujourd’hui comme il y a cinquante ans.
Bien à vous


Les auteurs, comme les peintres, sont peut-être dans une recherche constante de l’équilibre subtil entre « le goût personnel » et les attentes du public. Entre les deux, les critiques cherchent à imposer aux auteurs les règles qu’ils avaient reçus de leurs prédécesseurs[6]. De la sorte, ils sont amenés à se positionner quelque part dans le vaste champ des possibles entre d’un côté le gage de stabilité voire le rempart contre la décadence, et de l’autre côté, l’obstacle au progrès et l’ennemi de la créativité.

Sous ce jour, voir les autorités en typographie se saborder et laisser le champ libre avant d’imploser une à une est d’un côté inquiétant, très inquiétant car une telle crise risque de décrédibiliser le secteur, surtout quand des organisations professionnelles s’en portent les garants (comme c’est le cas du Nouveau code typographique). D’un autre côté, nous pouvons rester optimistes, car cela nous laisse la liberté et le devoir de prendre nos responsabilités individuelles et collectives et de faire de notre mieux à l’aide des caractères existants tels que nous les trouvons dans Unicode, abstraction faite de certaines informations biaisées qui les accompagnent, sans manquer toutefois de consulter le Standard, ses nombreux annexes, les bases de données en ligne, le registre des documents et l’archive de la liste de discussion publique.

Une synchro bépo-azerty ?

Si les guillemets simples chevrons sont utiles et si le bépo doit avoir les mêmes performances que l’azerty AFNOR, ces deux ponctuations devraient être placées sur touches vives, dans l’idéal sur les mêmes que les guillemets doubles chevrons. Ainsi le bépo a l’avantage d’avoir ces derniers en accès direct, tandis que l’azerty AFNOR a l’avantage de les avoir sur la rangée de repos et même sur des positions de repos.

Il s’agit donc de voir comment on peut faire. Pour référence on prend la rangée E de la [[1]] qu’on peut représenter sous forme de tableau à une ligne par niveau.

  • En grisé, les caractères de la carte simplifiée, imprimés sur les claviers existants, mais aussi quatre opérateurs qui doivent absolument être figés pour la cohérence, quand bien même ils ne sont pas gravés dans le plastic.
  • En vert, les caractères pouvant éventuellement être redisposés.
E00 E01 E02 E03 E04 E05 E06 E07 E08 E09 E10 E11 E12
Maj+AltGr ¬ ¼ ½ ¾
AltGr < > [ ] ^ ± ÷ ×
Maj # 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 ° `
Direct $ " « » ( ) @ + - / * = %

Proposition

Le plus simple, mais aussi le moins cohérent (on dira peut-être que ç’a été fait après coup), est de profiter du changement des opérateurs inférieur ou égal et supérieur ou égal pour y mettre non pas la variante à égal parallèle, préférée en France, mais les simples guillemets français. En fait, ce n’est même pas plus mal, car ces opérateurs devraient être sur les touches des symboles inférieur et supérieur.

Au final, c’est la possibilité la plus cohérente avec le bépo actuel. En plus, cela élimine le désaccord entre ceux qui préfèrent les symboles ⩽ ⩾ pour leur francité, et ceux qui préfèrent les symboles ≤ ≥ pour leur interopérabilité : on enlève tout et on met autre chose. Du coup, le bépo devient encore plus français (ou francophone). Pas de souci pour les symboles : dans la touche morte [symboles scientifiques ›], il reste deux places sur les touches à côté où se trouvent les < >.

E00 E01 E02 E03 E04 E05 E06 E07 E08 E09 E10 E11 E12
Maj+AltGr ¬ ¼ ½ ¾
AltGr < > [ ] ^ ± ÷ ×
Maj # 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 ° `
Direct $ " « » ( ) @ + - / * = %


_____________________________

  1. Selon Wikipedia, les guillemets au début de chaque ligne étaient d’usage au temps du baroque et du romantisme. Même pour les citations de premier niveau, raison pour laquelle le Nouveau guide typo précise que cela ne se fait plus aujourd’hui.
  2. Cité dans l’article Wikipédia sur le Lexique de l’Imprimerie nationale.
  3. Dans Signes de ponctuation occidentaux (Atelier design graphique), Thomas Rosset cite les guillemets simples chevrons en tant que « Guillemets français simples en forme de chevron (‹ ... ›), séparés de leur contenu par une espace insécable (usage philologique) ». Mais sans les faire figurer dans la liste marginale.
  4. Cet argument esthétique est ce que Marie-Adrienne Carrara doit affronter dans Guillemets français ou anglais ? : « Et là, je vous entends déjà : ‹ Oui mais moi je préfère les guillemets anglais, c’est quand même plus joli !›» (Ponctuations et espaces adaptées. NDR)
  5. Le journal québecois Le Devoir a publié une tribune à ce sujet intitulée « Les antiguillemets comme symboles de la postvérité ». Lire aussi les commentaires : « Moi aussi je n'en ai cure de l'utilisation ironique ou autre des guillemets, a l'anglo-saxonne. Je continuerai donc à les utiliser pour bien marquer une citation exacte à l'intérieur d'une phrase. Tout simplement. Comme il se devait et se doit encore. »
  6. Dans l’article Block quotation de Wikipedia anglophone on trouve cette citation d’Henry Fielding (Tom Jones, 1749) dans un exemple de mise en forme : « Now, in reality, the world have paid too great a compliment to critics, and have imagined them men of much greater profundity than they really are. From this complaisance the critics have been emboldened to assume a dictatorial power, and have so far succeeded that they are now become the masters, and have the assurance to give laws to those authors from whose predecessors they originally received them. »