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De Disposition de clavier bépo
 
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Il manque une balise fermante </Level> à la toute fin du fichier auto-généré pour ktouch.[[Utilisateur:Nemolivier|nemolivier]] 21 mai 2009 à 22:38 (CEST)
Les exercices sont à compléter et à mettre à jour grâce à [http://www.mots-croises.ch/Recherche/parametree.htm ce site] (login dvorak-fr, mot de passe bépo).
Les exercices sont à compléter et à mettre à jour grâce à [http://www.mots-croises.ch/Recherche/parametree.htm ce site] (login dvorak-fr, mot de passe bépo).
==Rangée du haut et majuscules==
Pour frapper les majuscules, utiliser l'auriculaire de la main opposée à celle qui fait la lettre. Ainsi, on doit utiliser l'auriculaire droit pour les majuscules AUIE et l'auriculaire gauche pour NRST.


===VO (index)===
:À noter également que les linuxiens peuvent aussi bidouiller avec aspell et awk/sed/grep/whatever
  vo vo vo ov ov ov
  # Petite extraction, pour aller plus vite
  Un toit en soie sur une tasse toute neuve
$ aspell dump master fr > dump-fr.txt
  Une voisine a vu un avion en ivoire et une voiture innovante
  # Pour avoir juste les touches de la homerow, par exemple
  Un visionnaire vivote et entrevoit un tournevis novateur
  $ awk '/^[auietsrn]*$/' dump-fr.txt
  Nous arriverons en avance et nous ennivrerons
  # Pour avoir les mots avec des lettres de la homerow, et B ET J obligatoirement
  Nous savonnerons notre ventouse et retournerons notre veste
  $ awk '/^[auietsrnbj]*$/&&/b/&&/j/' dump-fr.txt 
  Nous envions votre aviation souveraine
  # Pour avoir les mots avec des lettres de la homerow, et O OU V obligatoirement
  $ awk '/^[auietsrnov]*$/&&/[ov]/' dump-fr.txt


===PD (majeurs)===
==Rangée du haut et majuscules==
pour dur adoptive avoir disparu
une aspiration peut servir de repoussoir
il adopte une attitude positive et nie avoir pris du poids
nous parviendrons en Inde avant
   
   
=== É ===
=== É ===
anéanti anéantie anéanties anéantis anéantissaient anéantissais anéantissait anéantissant anéantissante anéantissantes anéantissants anéantisse anéantissent anéantisses anéantit antenné antennée antennées assénaient assenât assénât assenâtes assénâtes assénassent attenté
anéanti anéantie anéanties anéantis anéantissaient anéantissais
étaient étaient étain Étain étains étant étant étants étatisaient étatisant étatisassent étatisent entassée entassées entassés entassés
anéantissait anéantissant anéantissante anéantissantes anéantissants
inanités instantané instantanés instantanées instantanéité instantanéités       instantanés instantanés insanité insanités
anéantisse anéantissent anéantisses anéantit antenné antennée antennées
néantisa néantisai néantisaient néantisais néantisait néantisant néantisas     néantisassent néantisasses néantisât néantisâtes néantise néantisé             néantisée néantisées néantisent néantises néantisés
assénaient assenât assénât assenâtes assénâtes assénassent attenté
étaient étaient étain Étain étains étant étant étants étatisaient
étatisant étatisassent étatisent entassée entassées entassés entassés
inanités instantané instantanés instantanées instantanéité instantanéités
instantanés instantanés insanité insanités
néantisa néantisai néantisaient néantisais néantisait néantisant néantisas
néantisassent néantisasses néantisât néantisâtes néantise néantisé
néantisée néantisées néantisent néantises néantisés


=== È ===
=== È ===
assènent
assènent


=== Î Ê Â Û ===
=== Î Ê Â Û ===
anisâtes
anisâtes assassinâtes attentât attentâtes ensaisinât ensaisinâtes entassât
assassinâtes
entassâtes entât entâtes entêta entêtai entêtais entêtait entêtant entêtante
attentât Verbe
entêtantes entêtants entêtas entêtasse entêtassent entêtasses entêtât entêtâtes
attentâtes Verbe
tête-à-tête étêtaient étêtant étêtassent insistâtes initiâtes nantîtes niâtes
ensaisinât ensaisinâtes entassât entassâtes entât entâtes entêta entêtai entêtais entêtait entêtant entêtante entêtantes entêtants entêtas entêtasse entêtassent entêtasses entêtât entêtâtes tête-à-tête étêtaient étêtant étêtassent insistâtes initiâtes nantîtes niâtes


=== BÉPOÈ ===
=== BÉPOÈ ===
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Cela serait sympa de proposer une archive avec les exercices en fichiers, non ? [[Utilisateur:Outs|Outs]] 11 août 2008 à 12:29 (CEST)
Cela serait sympa de proposer une archive avec les exercices en fichiers, non ? [[Utilisateur:Outs|Outs]] 11 août 2008 à 12:29 (CEST)
:Pour l'instant, je prépare des lignes d'exercices. Je ferai les archives quand j'aurai fini (désolée, il faut attendre encore un peu). [[Utilisateur:Flocondeneige|Flocondeneige]] 11 août 2008 à 16:50 (CEST)
:Pour l'instant, je prépare des lignes d'exercices. Je ferai les archives quand j'aurai fini (désolée, il faut attendre encore un peu). [[Utilisateur:Flocondeneige|Flocondeneige]] 11 août 2008 à 16:50 (CEST)
:: N’oublions pas que tout le monde peut participer… Ça vaudrait le coup d’envoyer un courrier sur la ML. Ou nous aurions dû en parler dans le journal sur linuxfr. [[Utilisateur:Nemolivier|Nemolivier]] 12 août 2008 à 11:25 (CEST)
::: Bien sur, mais je n'ai pas tout compris à la logique mise en œuvre ici :) [[Utilisateur:Outs|Outs]] 14 août 2008 à 15:41 (CEST)
:::: Bonjour, moi non plus, je ne comprends pas bien comment on peut proposer des nouveaux exercices, une fois que l'on est connecté au site www.mots-croises.ch...
Je vous fait un copier-coller des fables de La Fontaine. Je vous laisse le soin de le récupérer et de le faire disparaitre ensuite...
--[[Utilisateur:Phil35|Phil35]] 12 novembre 2008 à 13:42 (CET)
<KTouchLecture>
  <Title>Les fables de La Fontaine</Title>
  <Comment>Des classiques, pour joindre l'agréable à l'utile...</Comment>
  <Levels>
<Level>
<NewCharacters>Le corbeau et le renard</NewCharacters>
<Line>Le corbeau et le renard</Line>
<Line>Maître corbeau, sur un arbre perché,</Line>
<Line>Tenait en son bec un fromage.</Line>
<Line>Maître renard par l'odeur alléché ,</Line>
<Line>Lui tint à peu près ce langage :</Line>
<Line>«Et bonjour Monsieur du Corbeau.</Line>
<Line>Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!</Line>
<Line>Sans mentir, si votre ramage</Line>
<Line>Se rapporte à votre plumage,</Line>
<Line>Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois»</Line>
<Line>A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie;</Line>
<Line>Et pour montrer sa belle voix,</Line>
<Line>Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie.</Line>
<Line>Le renard s'en saisit et dit: "Mon bon Monsieur,</Line>
<Line>Apprenez que tout flatteur</Line>
<Line>Vit aux dépens de celui qui l'écoute:</Line>
<Line>Cette leçon vaut bien un fromage sans doute."</Line>
<Line>Le corbeau honteux et confus</Line>
<Line>Jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>La Grenouille et le boeuf</NewCharacters>
<Line>Une grenouille vit un boeuf</Line>
<Line>Qui lui sembla de belle taille.</Line>
<Line>Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,</Line>
<Line>Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille,</Line>
<Line>Pour égaler l'animal en grosseur,</Line>
<Line>Disant: "Regardez bien, ma soeur;</Line>
<Line>Est-ce assez? dites-moi: n'y suis-je point encore?</Line>
<Line>Nenni- M'y voici donc? -Point du tout. M'y voilà ?</Line>
<Line>-Vous n'en approchez point."La chétive pécore</Line>
<Line>S'enfla si bien qu'elle creva.</Line>
<Line>Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.</Line>
<Line>Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ,</Line>
<Line>Tout prince a des ambassadeurs,</Line>
<Line>Tout marquis veut avoir des pages.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Les deux mulets</NewCharacters>
<Line>Les deux mulets</Line>
<Line>Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé,</Line>
<Line>L'autre portant l'argent de la gabelle</Line>
<Line>Celui-ci, glorieux d'une charge si belle,</Line>
<Line>N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé.</Line>
<Line>Il marchait d'un pas relevé,</Line>
<Line>Et faisait sonner sa sonnette:</Line>
<Line>Quand, l'ennemi se présentant,</Line>
<Line>Comme il en voulait à l'argent,</Line>
<Line>Sur le mulet du fisc une troupe se jette,</Line>
<Line>Le saisit au frein et l'arrête.</Line>
<Line>Le mulet, en se défendant,</Line>
<Line>Se sent percé de coups; il gémit, il soupire.</Line>
<Line>Est-ce donc là, dit-il, ce qu'on m'avait promis?</Line>
<Line>Ce mulet qui me suit du danger se retire;</Line>
<Line>Et moi j'y tombe et je péris!</Line>
<Line>- Ami, lui dit son camarade,</Line>
<Line>Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi:</Line>
<Line>Si tu n'avais servi qu'un meunier, comme moi,</Line>
<Line>Tu ne serais pas si malade. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le rat des villes et le rat des champs</NewCharacters>
<Line>Le rat des villes et le rat des champs</Line>
<Line>Autrefois le rat des villes</Line>
<Line>Invita le rat des champs,</Line>
<Line>D'une façon fort civile,</Line>
<Line>A des reliefs d'ortolans.</Line>
<Line>Sur un tapis de Turquie</Line>
<Line>Le couvert se trouva mis.</Line>
<Line>Je laisse à penser la vie</Line>
<Line>Que firent ces deux amis.</Line>
<Line>Le régal fut fort honnête :</Line>
<Line>Rien ne manquait au festin;</Line>
<Line>Mais quelqu'un troubla la fête</Line>
<Line>Pendant qu'ils étaient en train.</Line>
<Line>A la porte de la salle</Line>
<Line>Ils entendirent du bruit :</Line>
<Line>Le rat de ville détale ,</Line>
<Line>Son camarade le suit.</Line>
<Line>Le bruit cesse, on se retire :</Line>
<Line>Rats en campagne aussitôt ;</Line>
<Line>Et le citadin de dire :</Line>
<Line>«Achevons tout notre rôt.</Line>
<Line>-C'est assez, dit le rustique ;</Line>
<Line>Demain vous viendrez chez moi.</Line>
<Line>Ce n'est pas que je me pique</Line>
<Line>De tous vos festins de roi ;</Line>
<Line>Mais rien ne vient m'interrompre :</Line>
<Line>Je mange tout à loisir.</Line>
<Line>Adieu donc. Fi du plaisir</Line>
<Line>Que la crainte peut corrompre!»</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le loup et l'agneau</NewCharacters>
<Line>Le loup et l'agneau</Line>
<Line>La raison du plus fort est toujours la meilleure :</Line>
<Line>Nous l'allons montrer tout à l'heure.</Line>
<Line>Un agneau se désaltérait</Line>
<Line>Dans le courant d'une onde pure.</Line>
<Line>Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,</Line>
<Line>Et que la faim en ces lieux attirait.</Line>
<Line>"Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?</Line>
<Line>Dit cet animal plein de rage :</Line>
<Line>Tu seras châtié de ta témérité.</Line>
<Line>-Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté</Line>
<Line>Ne se mette pas en colère ;</Line>
<Line>Mais plutôt qu'elle considère</Line>
<Line>Que je me vas désaltérant</Line>
<Line>Dans le courant,</Line>
<Line>Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ;</Line>
<Line>Et que par conséquent, en aucune façon,</Line>
<Line>Je ne puis troubler sa boisson.</Line>
<Line>- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,</Line>
<Line>Et je sais que de moi tu médis l'an passé.</Line>
<Line>-Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?</Line>
<Line>Reprit l'agneau ; je tette encor ma mère</Line>
<Line>-Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.</Line>
<Line>- Je n'en ai point. -C'est donc quelqu'un des tiens :</Line>
<Line>Car vous ne m'épargnez guère,</Line>
<Line>Vous, vos bergers et vos chiens.</Line>
<Line>On me l'a dit : il faut que je me venge."</Line>
<Line>Là -dessus, au fond des forêts</Line>
<Line>Le loup l'emporte et puis le mange,</Line>
<Line>Sans autre forme de procès.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le renard et la cigogne</NewCharacters>
<Line>Le renard et la cigogne</Line>
<Line>Compère le Renard se mit un jour en frais,</Line>
<Line>Et retint à dîner commère la Cigogne.</Line>
<Line>Le régal fut petit et sans beaucoup d'apprêts:</Line>
<Line>Le galand, pour toute besogne,</Line>
<Line>Avait un brouet clair (il vivait chichement).</Line>
<Line>Ce brouet fut par lui servi sur une assiette:</Line>
<Line>La cigogne au long bec n'en put attraper miette,</Line>
<Line>Et le drôle eut lapé le tout en un moment.</Line>
<Line>Pour se venger de cette tromperie,</Line>
<Line>A quelque temps de là, la cigogne le prie.</Line>
<Line>"Volontiers, lui dit-il, car avec mes amis,</Line>
<Line>Je ne fais point cérémonie. "</Line>
<Line>A l'heure dite, il courut au logis</Line>
<Line>De la cigogne son hôtesse,</Line>
<Line>Loua très fort sa politesse ,</Line>
<Line>Trouva le dîner cuit à point.</Line>
<Line>Bon appétit surtout, renards n'en manquent point.</Line>
<Line>Il se réjouissait à l'odeur de la viande</Line>
<Line>Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande.</Line>
<Line>On servit, pour l'embarrasser,</Line>
<Line>En un vase à long col et d'étroite embouchure .</Line>
<Line>Le bec de la cigogne y pouvait bien passer,</Line>
<Line>Mais le museau du sire était d'autre mesure.</Line>
<Line>Il lui fallut à jeun retourner au logis,</Line>
<Line>Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris,</Line>
<Line>Serrant la queue, et portant bas l'oreille.</Line>
<Line>Trompeurs, c'est pour vous que j'écris :</Line>
<Line>Attendez-vous à la pareille.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le chêne et le roseau.</NewCharacters>
<Line>Le chêne et le roseau.</Line>
<Line>Le chêne un jour dit au roseau :</Line>
<Line>"Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;</Line>
<Line>Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;</Line>
<Line>Le moindre vent qui d'aventure</Line>
<Line>Fait rider la face de l'eau,</Line>
<Line>Vous oblige à baisser la tête.</Line>
<Line>Cependant que mon front, au Caucase pareil,</Line>
<Line>Non content d'arrêter les rayons du soleil,</Line>
<Line>Brave l'effort de la tempête.</Line>
<Line>Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr.</Line>
<Line>Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage</Line>
<Line>Dont je couvre le voisinage,</Line>
<Line>Vous n'auriez pas tant à souffrir :</Line>
<Line>Je vous défendrai de l'orage ;</Line>
<Line>Mais vous naissez le plus souvent</Line>
<Line>Sur les humides bords des royaumes du vent.</Line>
<Line>La nature envers vous me semble bien injuste.</Line>
<Line>- Votre compassion, lui répondit l'arbuste,</Line>
<Line>Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci :</Line>
<Line>Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ;</Line>
<Line>Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici</Line>
<Line>Contre leurs coups épouvantables</Line>
<Line>Résisté sans courber le dos ;</Line>
<Line>Mais attendons la fin." Comme il disait ces mots,</Line>
<Line>Du bout de l'horizon accourt avec furie</Line>
<Line>Le plus terrible des enfants</Line>
<Line>Que le nord eût porté jusque là dans ses flancs.</Line>
<Line>L'arbre tient bon ; le roseau plie.</Line>
<Line>Le vent redouble ses efforts,</Line>
<Line>Et fait si bien qu'il déracine</Line>
<Line>Celui de qui la tête au ciel était voisine,</Line>
<Line>Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le pot de fer et le pot de terre.</NewCharacters>
<Line>Le pot de fer et le pot de terre.</Line>
<Line>Le pot de fer proposa</Line>
<Line>Au pot de terre un voyage.</Line>
<Line>Celui-ci s'en excusa,</Line>
<Line>Disant qu'il ferait que sage</Line>
<Line>De garder le coin du feu,</Line>
<Line>Car il lui fallait si peu,</Line>
<Line>Si peu, que la moindre chose</Line>
<Line>De son débris serait cause :</Line>
<Line>Il n'en reviendrait morceau.</Line>
<Line>"Pour vous, dit-il, dont la peau</Line>
<Line>Est plus dure que la mienne,</Line>
<Line>Je ne vois rien qui vous tienne.</Line>
<Line>-Nous vous mettrons à couvert,</Line>
<Line>Repartit le pot de fer :</Line>
<Line>Si quelque matière dure</Line>
<Line>Vous menace d'aventure,</Line>
<Line>Entre deux je passerai,</Line>
<Line>Et du coup vous sauverai."</Line>
<Line>Cette offre le persuade.</Line>
<Line>Pot de fer son camarade</Line>
<Line>Se met droit à ses côtés.</Line>
<Line>Mes gens s'en vont à trois pieds,</Line>
<Line>Clopin-clopant comme ils peuvent,</Line>
<Line>L'un contre l'autre jetés</Line>
<Line>Au moindre hoquet qu'ils treuvent.</Line>
<Line>Le pot de terre en souffre; il n'eut pas fait cent pas</Line>
<Line>Que par son compagnon il fut mis en éclats,</Line>
<Line>Sans qu'il eût lieu de se plaindre .</Line>
<Line>Ne nous associons qu'avecque nos égaux,</Line>
<Line>Ou bien il nous faudra craindre</Line>
<Line>Le destin d'un de ces pots . </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le lion et le rat.</NewCharacters>
<Line>Le lion et le rat.</Line>
<Line>Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde</Line>
<Line>On a souvent besoin d'un plus petit que soi.</Line>
<Line>De cette vérité deux fables feront foi,</Line>
<Line>Tant la chose en preuves abonde.</Line>
<Line>Entre les pattes d'un lion</Line>
<Line>Un rat sortit de terre assez à l'étourdie.</Line>
<Line>Le roi des animaux, en cette occasion,</Line>
<Line>Montra ce qu'il était et lui donna la vie .</Line>
<Line>Ce bienfait ne fut pas perdu.</Line>
<Line>Quelqu'un aurait-il jamais cru</Line>
<Line>Qu'un lion d'un rat eût affaire ?</Line>
<Line>Cependant il avint qu'au sortir des forêts</Line>
<Line>Ce lion fut pris dans des rets,</Line>
<Line>Dont ses rugissements ne le purent défaire.</Line>
<Line>Sire rat accourut, et fit tant par ses dents</Line>
<Line>Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.</Line>
<Line>Moralité:</Line>
<Line>Patience et longueur de temps</Line>
<Line>Font plus que force ni que rage. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>La colombe et la fourmi.</NewCharacters>
<Line>La colombe et la fourmi.</Line>
<Line>Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe,</Line>
<Line>Quand sur l'eau se penchant une fourmis y tombe;</Line>
<Line>Et dans cet océan l'on eût vu la fourmis</Line>
<Line>S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive.</Line>
<Line>La colombe aussitôt usa de charité:</Line>
<Line>Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté,</Line>
<Line>Ce fut un promontoire où la fourmis arrive.</Line>
<Line>Elle se sauve ; et là -dessus</Line>
<Line>Passe un certain croquant qui marchait les pieds nus.</Line>
<Line>Ce croquant, par hasard, avait une arbalète.</Line>
<Line>Dès qu'il voit l'oiseau de Vénus,</Line>
<Line>Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête.</Line>
<Line>Tandis qu'à le tuer mon villageois s'apprête,</Line>
<Line>La fourmis le pique au talon.</Line>
<Line>Le vilain retourne la tête.</Line>
<Line>La colombe l'entend, part et tire de long.</Line>
<Line>Le soupé du croquant avec elle s'envole :</Line>
<Line>Point de pigeon pour une obole.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>L'Ane chargé d'éponges et l'Ane chargé de sel.</NewCharacters>
<Line>L'Ane chargé d'éponges et l'Ane chargé de sel.</Line>
<Line>Un ânier, son sceptre à la main,Menait, en empereur romain,</Line>
<Line>Deux coursiers à longues oreilles.</Line>
<Line>L'un, d'éponges chargé, marchait comme un courrier;</Line>
<Line>Et l'autre, se faisant prier,Portait, comme on dit, les bouteilles</Line>
<Line>Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins</Line>
<Line>Par monts, par vaux et par chemins,</Line>
<Line>Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent,</Line>
<Line>Et fort empêchés se trouvèrent.</Line>
<Line>L'ânier, qui tous les jours traversait ce gué là ,</Line>
<Line>Sur l'âne à l'éponge monta,</Line>
<Line>Chassant devant lui l'autre bête,</Line>
<Line>Qui, voulant en faire à sa tête,</Line>
<Line>Dans un trou se précipita,</Line>
<Line>Revint sur l'eau, puis échappa ;</Line>
<Line>Car au bout de quelques nagées,</Line>
<Line>Tout son sel se fondit si bien</Line>
<Line>Que le baudet ne sentit rien</Line>
<Line>Sur ses épaules soulagées.</Line>
<Line>Camarade épongier prit exemple sur lui,</Line>
<Line>Comme un mouton qui va dessus la foi d'autrui.</Line>
<Line>Voilà mon âne à l'eau; jusqu'au col il se plonge,</Line>
<Line>Lui, le conducteur, et l'éponge.</Line>
<Line>Tous trois burent d'autant l'ânier et le grison</Line>
<Line>Firent à l'éponge raison.</Line>
<Line>Celle-ci devint si pesante,</Line>
<Line>Et de tant d'eau s'emplit d'abord,</Line>
<Line>Que l'âne succombant ne put gagner le bord.</Line>
<Line>L'ânier l'embrassait, dans l'attente</Line>
<Line>D'une prompte et certaine mort.</Line>
<Line>Quelqu'un vint au secours qui ce fut, il n'importe;</Line>
<Line>C'est assez qu'on ait vu par là qu'il ne faut point</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>La Lice et sa Compagne</NewCharacters>
<Line>La Lice et sa Compagne</Line>
<Line>Une lice étant sur son terme,</Line>
<Line>Et ne sachant où mettre un fardeau si pressant,</Line>
<Line>Fait si bien qu'à la fin sa compagne consent</Line>
<Line>De lui prêter sa hutte, où la lice s'enferme.</Line>
<Line>Au bout de quelque temps sa compagne revient.</Line>
<Line>La lice lui demande encore une quinzaine ;</Line>
<Line>Ses petits ne marchaient, disait-elle, qu'à peine.</Line>
<Line>Pour faire court, elle l'obtient.</Line>
<Line>Ce second terme échu, l'autre lui redemande</Line>
<Line>Sa maison, sa chambre, son lit.</Line>
<Line>La lice cette fois montre les dents, et dit :</Line>
<Line>« Je suis prête à sortir avec toute ma bande,</Line>
<Line>Si vous pouvez nous mettre hors. »</Line>
<Line>Ses enfants étaient déjà forts.</Line>
<Line>Ce qu'on donne aux méchants, toujours on le regrette.</Line>
<Line>Pour tirer d'eux ce qu'on leur prête,</Line>
<Line>Il faut que l'on en vienne aux coups ;</Line>
<Line>Il faut plaider, il faut combattre.</Line>
<Line>Laissez-leur prendre un pied chez vous,</Line>
<Line>Ils en auront bientôt pris quatre. </Line>
<Line>Agir chacun de même sorte.</Line>
<Line>J'en voulais venir à ce point. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Coq et le Renard</NewCharacters>
<Line>Le Coq et le Renard</Line>
<Line>Sur la branche d'un arbre était en sentinelle</Line>
<Line>Un vieux coq adroit et matois.</Line>
<Line>« Frère, dit un renard, adoucissant sa voix,</Line>
<Line>Nous ne sommes plus en querelle:</Line>
<Line>Paix générale cette fois.</Line>
<Line>Je viens te l'annoncer, descends, que je t'embrasse.</Line>
<Line>Ne me retarde point, de grâce:</Line>
<Line>Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer.</Line>
<Line>Les tiens et toi pouvez vaquer</Line>
<Line>Sans nulle crainte à vos affaires;</Line>
<Line>Nous vous y servirons en frères.</Line>
<Line>Faites-en les feux dès ce soir,</Line>
<Line>Et cependant, viens recevoir</Line>
<Line>Le baiser d'amour fraternelle.</Line>
<Line>- Ami, reprit le coq, je ne pouvais jamais</Line>
<Line>Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle</Line>
<Line>Que celle</Line>
<Line>De cette paix;</Line>
<Line>Et ce m'est une double joie</Line>
<Line>De la tenir de toi. Je vois deux lévriers,</Line>
<Line>Qui, je m'assure, sont courriers</Line>
<Line>Que pour ce sujet on envoie.</Line>
<Line>Ils vont vite et seront dans un moment à nous</Line>
<Line>Je descends: nous pourrons nous entre-baiser tous.</Line>
<Line>- Adieu, dit le renard, ma traite est longue à faire,</Line>
<Line>Nous nous réjouirons du succès de l'affaire</Line>
<Line>Une autre fois.» Le galand aussitôt</Line>
<Line>Tire ses grègues, gagne au haut,</Line>
<Line>Mal content de son stratagème.</Line>
<Line>Et notre vieux coq en soi-même</Line>
<Line>Se mit à rire de sa peur;</Line>
<Line>Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Loup devenu Berger.</NewCharacters>
<Line>Le Loup devenu Berger.</Line>
<Line>Un loup, qui commençait d'avoir petite part</Line>
<Line>Aux brebis de son voisinage, </Line>
<Line>Crut qu'il fallait s'aider de la peau du renard,</Line>
<Line>Et faire un nouveau personnage. </Line>
<Line>Il s'habille en berger, endosse un hoqueton, </Line>
<Line>Fait sa houlette d'un bâton, </Line>
<Line>Sans oublier la cornemuse.</Line>
<Line>Pour pousser jusqu'au bout la ruse, </Line>
<Line>Il aurait volontiers écrit sur son chapeau: </Line>
<Line>«C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau.» </Line>
<Line>Sa personne étant ainsi faite, </Line>
<Line>Et ses pieds de devant posés sur sa houlette, </Line>
<Line>Guillot le sycophante approche doucement. </Line>
<Line>Guillot, le vrai Guillot, étendu sur l'herbette,</Line>
<Line>Dormait alors profondément;</Line>
<Line>Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette: </Line>
<Line>La plupart des brebis dormaient pareillement. </Line>
<Line>L'hypocrite les laissa faire;</Line>
<Line>Et pour pouvoir mener vers son fort les brebis,</Line>
<Line>Il voulut ajouter la parole aux habits, </Line>
<Line>Chose qu'il croyait nécessaire. </Line>
<Line>Mais cela gâta son affaire,</Line>
<Line>Il ne put du pasteur contrefaire la voix. </Line>
<Line>Le ton dont il parla fit retentir les bois, </Line>
<Line>Et découvrit tout le mystère. </Line>
<Line>Chacun se réveille à ce son, </Line>
<Line>Les brebis, le chien, le garçon. </Line>
<Line>Le pauvre loup dans cet esclandre, </Line>
<Line>Empêché par son hoqueton, </Line>
<Line>Ne put ni fuir, ni se défendre.</Line>
<Line>Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre</Line>
<Line>Quiconque est loup agisse en loup: </Line>
<Line>C'est le plus certain de beaucoup </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Renard et le Bouc.</NewCharacters>
<Line>Le Renard et le Bouc.</Line>
<Line>Capitaine Renard allait de compagnie</Line>
<Line>Avec son ami bouc des plus haut encornés:</Line>
<Line>Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez; </Line>
<Line>L'autre était passé maître en fait de tromperie. </Line>
<Line>La soif les obligea de descendre en un puits.</Line>
<Line>Là, chacun d'eux se désaltère. </Line>
<Line>Après qu'abondamment tous deux en eurent pris,</Line>
<Line>Le renard dit au bouc:« Que ferons-nous compère? </Line>
<Line>Ce n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici.</Line>
<Line>Lève tes pieds en haut et tes cornes aussi; </Line>
<Line>Mets les contre le mur: Le long de ton échine </Line>
<Line>Je grimperai premièrement;</Line>
<Line>Puis sur tes cornes m'élevant,</Line>
<Line>A l'aide de cette machine,</Line>
<Line>De ce lieu-ci je sortirai,</Line>
<Line>Après quoi je t'en tirerai.</Line>
<Line>- Par ma barbe, dit l'autre, il est bon; et je loue</Line>
<Line>Les gens bien sensés comme toi.</Line>
<Line>Je n'aurais jamais, quant à moi, </Line>
<Line>Trouvé ce secret, je l'avoue.» </Line>
<Line>Le renard sort du puits, laisse son compagnon, </Line>
<Line>Et vous lui fait un beau sermon </Line>
<Line>Pour l'exhorter à patience. </Line>
<Line>«Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence,</Line>
<Line>Autant de jugement que de barbe au menton, </Line>
<Line>Tu n'aurais pas, à la légère, </Line>
<Line>Descendu dans ce puits. Or, adieu, j'en suis hors;</Line>
<Line>Tâche de t'en tirer et fais tous tes efforts; </Line>
<Line>Car, pour moi, j'ai certaine affaire </Line>
<Line>Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin.»</Line>
<Line>En toute chose il faut considérer la fin. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Loup et la Cigogne</NewCharacters>
<Line>Le Loup et la Cigogne</Line>
<Line>Les loups mangent gloutonnement.</Line>
<Line>Un loup donc étant de frairie, </Line>
<Line>Se pressa, dit-on, tellement</Line>
<Line>Qu'il en pensa perdre la vie.</Line>
<Line>Un os lui demeura bien avant au gosier. </Line>
<Line>De bonheur pour ce loup, qui ne pouvait crier, </Line>
<Line>Près de là passe une cigogne. </Line>
<Line>Il lui fait signe; elle accourt. </Line>
<Line>Voilà l'opératrice aussitôt en besogne. </Line>
<Line>Elle retira l'os; puis, pour un si bon tour, </Line>
<Line>Elle demanda son salaire. </Line>
<Line>«Votre salaire? dit le loup: </Line>
<Line>Vous riez, ma bonne commère!</Line>
<Line>Quoi! Ce n'est pas encor beaucoup </Line>
<Line>D'avoir de mon gosier retiré votre cou?</Line>
<Line>Allez, vous êtes une ingrate;</Line>
<Line>Ne tombez jamais sous ma patte.» </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Renard et les Raisins.</NewCharacters>
<Line>Le Renard et les Raisins.</Line>
<Line>Certain renard gascon, d'autres disent normand,</Line>
<Line>Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille</Line>
<Line>Des raisins mûrs apparemment,</Line>
<Line>Et couverts d'une peau vermeille.</Line>
<Line>Le galand (4) en eut fait volontiers un repas;</Line>
<Line>Mais comme il n'y pouvait point atteindre:</Line>
<Line>«Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.»</Line>
<Line>Fit-il pas mieux que de se plaindre? </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>La Belette entrée dans un Grenier</NewCharacters>
<Line>La Belette entrée dans un Grenier</Line>
<Line>Damoiselle Belette, au corps long et flouet,</Line>
<Line>Entra dans un grenier par un trou fort étret : </Line>
<Line>Elle sortait de maladie.</Line>
<Line>Là, vivant à discrétion,</Line>
<Line>La galante fit chère lie, </Line>
<Line>Mangea, rongea: Dieu sait la vie, </Line>
<Line>Et le lard qui périt en cette occasion! </Line>
<Line>La voilà, pour conclusion, </Line>
<Line>Grasse, maflue et rebondie. </Line>
<Line>Au bout de la semaine, ayant dîné son soûl,</Line>
<Line>Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou, </Line>
<Line>Ne peut plus repasser, et croit s'être méprise.</Line>
<Line>Après avoir fait quelques tours, </Line>
<Line>«C'est, dit-elle, l'endroit: me voilà bien surprise; </Line>
<Line>J'ai passé par ici depuis cinq ou six jours.» </Line>
<Line>Un rat, qui la voyait en peine, </Line>
<Line>Lui dit:« Vous aviez lors la panse un peu moins pleine. </Line>
<Line>Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.</Line>
<Line>Ce que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres.</Line>
<Line>Mais ne confondons point, par trop approfondir,</Line>
<Line>Leurs affaires avec les vôtres. »</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Cygne et le Cuisinier</NewCharacters>
<Line>Le Cygne et le Cuisinier</Line>
<Line>Sévigné, de qui les attraits</Line>
<Line>Servent aux Grâces de modèle,</Line>
<Line>Et qui naquîtes toute belle,</Line>
<Line>A votre indifférence près,</Line>
<Line>Pourriez-vous être favorable</Line>
<Line>Aux jeux innocents d'une fable,</Line>
<Line>Et voir, sans vous épouvanter,</Line>
<Line>Un lion qu'Amour sut dompter ?</Line>
<Line>Amour est un étrange maître.</Line>
<Line>Heureux qui peut ne le connaître</Line>
<Line>Que par récit, lui ni ses coups !</Line>
<Line>Quand on en parle devant vous,</Line>
<Line>Si la vérité vous offense,</Line>
<Line>La fable au moins se peut souffrir</Line>
<Line>Celle-ci prend bien l'assurance</Line>
<Line>De venir à vos pieds s'offrir,</Line>
<Line>Par zèle et par reconnaissance)</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Lion amoureux</NewCharacters>
<Line>Le Lion amoureux</Line>
<Line>Du temps que les bêtes parlaient,)</Line>
<Line>Les lions, entre autres, voulaient</Line>
<Line>Etre admis dans notre alliance.</Line>
<Line>Pourquoi non? Puisque leur engeance</Line>
<Line>Valait la nôtre en ce temps-là ,</Line>
<Line>Ayant courage, intelligence,</Line>
<Line>Et belle hure outre cela.</Line>
<Line>Voici comment il en alla.</Line>
<Line>Un lion de haut parentage</Line>
<Line>En passant par un certain pré,</Line>
<Line>Rencontra bergère à son gré</Line>
<Line>Il la demande en mariage.</Line>
<Line>Le père aurait fort souhaité</Line>
<Line>Quelque gendre un peu moins terrible.</Line>
<Line>La donner lui semblait bien dur;</Line>
<Line>La refuser n'était pas sûr;</Line>
<Line>Même un refus eût fait possible,</Line>
<Line>Qu'on eût vu quelque beau matin</Line>
<Line>Un mariage clandestin ;</Line>
<Line>Car outre qu'en toute matière</Line>
<Line>La belle était pour les gens fiers,</Line>
<Line>Fille se coiffe volontiers</Line>
<Line>D'amoureux à longue crinière.</Line>
<Line>Le père donc, ouvertement</Line>
<Line>N'osant renvoyer notre amant,</Line>
<Line>Lui dit " Ma fille est délicate;</Line>
<Line>Vos griffes la pourront blesser</Line>
<Line>Quand vous voudrez la caresser.</Line>
<Line>Permettez donc qu'à chaque patte</Line>
<Line>On vous les rogne, et pour les dents,</Line>
<Line>Qu'on vous les lime en même temps.</Line>
<Line>Vos baisers en seront moins rudes,</Line>
<Line>Et pour vous plus délicieux ;</Line>
<Line>Car ma fille y répondra mieux,</Line>
<Line>Etant sans ces inquiétudes."</Line>
<Line>Le lion consent à cela,</Line>
<Line>Tant son âme était aveuglée !</Line>
<Line>Sans dents ni griffes le voilà ,</Line>
<Line>Comme place démantelée.</Line>
<Line>On lâcha sur lui quelques chiens</Line>
<Line>Il fit fort peu de résistance.</Line>
<Line>Amour, amour, quand tu nous tiens,</Line>
<Line>On peut bien dire " Adieu prudence!" </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Geai paré des plumes du Paon</NewCharacters>
<Line>Le Geai paré des plumes du Paon</Line>
<Line>Un paon muait: un geai prit son plumage;</Line>
<Line>Puis après se l'accommoda;</Line>
<Line>Puis parmi d'autres paons tout fier se panada,</Line>
<Line>Croyant être un beau personnage.</Line>
<Line>Quelqu'un le reconnut: il se vit bafoué,</Line>
<Line>Berné, sifflé, moqué, joué,</Line>
<Line>Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte;</Line>
<Line>Même vers ses pareils s'étant réfugié,</Line>
<Line>Il fut par eux mis à la porte.</Line>
<Line>Il est assez de geais à deux pieds comme lui,</Line>
<Line>Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,</Line>
<Line>Et que l'on nomme plagiaires.</Line>
<Line>Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui:</Line>
<Line>Ce ne sont pas là mes affaires. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Chameau et les Bâtons flottants</NewCharacters>
<Line>Le Chameau et les Bâtons flottants</Line>
<Line>Le premier qui vit un chameau</Line>
<Line>S'enfuit à cet objet nouveau;</Line>
<Line>Le second approcha; le troisième osa faire</Line>
<Line>Un licou pour le dromadaire.</Line>
<Line>L'accoutumance ainsi nous rend tout familier:</Line>
<Line>Ce qui nous paraissait terrible et singulier</Line>
<Line>S'apprivoise avec notre vue</Line>
<Line>Quand ce vient à la continue.</Line>
<Line>Et puisque nous voici tombés sur ce sujet,</Line>
<Line>On avait mis des gens au guet,</Line>
<Line>Qui voyant sur les eaux de loin certain objet,</Line>
<Line>Ne purent s'empêcher de dire</Line>
<Line>Que c'était un puissant navire.</Line>
<Line>Quelques moments après, l'objet devint brûlot,</Line>
<Line>Et puis nacelle, et puis ballot,</Line>
<Line>Enfin bâtons flottants sur l'onde.</Line>
<Line>J'en sais beaucoup de par le monde</Line>
<Line>A qui ceci conviendrait bien:</Line>
<Line>De loin, c'est quelque chose; et de près, ce n'est rien.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Loup la Chèvre et le Chevreau</NewCharacters>
<Line>Le Loup la Chèvre et le Chevreau</Line>
<Line>La bique allant remplir sa traînante mamelle,</Line>
<Line>Et paître l'herbe nouvelle,</Line>
<Line>Ferma sa porte au loquet,</Line>
<Line>Non sans dire à son biquet:</Line>
<Line>«Gardez-vous, sur votre vie,</Line>
<Line>D'ouvrir que l'on ne vous die,)</Line>
<Line>Pour enseigne et mot du guet:</Line>
<Line>«Foin du loup et de sa race!"»</Line>
<Line>Comme elle disait ces mots,</Line>
<Line>Le loup de fortune passe;</Line>
<Line>Il les recueille à propos,</Line>
<Line>Et les garde en sa mémoire.</Line>
<Line>La bique, comme on peut croire,</Line>
<Line>N'avait pas vu le glouton.</Line>
<Line>Dès qu'il la voit partie, il contrefait son ton,</Line>
<Line>Et d'une voix papelarde</Line>
<Line>Il demande qu'on ouvre en disant: « Foin du loup!»</Line>
<Line>Et croyant entrer tout d'un coup.</Line>
<Line>Le biquet soupçonneux par la fente regarde:</Line>
<Line>«Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point,»</Line>
<Line>S'écria-t-il d'abord. (Patte blanche est un point</Line>
<Line>Chez les loups, comme on sait, rarement en usage.)</Line>
<Line>Celui-ci, fort surpris d'entendre ce langage,</Line>
<Line>Comme il était venu s'en retourna chez soi.</Line>
<Line>Où serait le biquet s'il eût ajouté foi</Line>
<Line>Au mot du guet que de fortune </Line>
<Line>Notre loup avait entendu?</Line>
<Line>Deux sûretés valent mieux qu'une,</Line>
<Line>Et le trop en cela ne fut jamais perdu. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le petit Poisson et le Pêcheur</NewCharacters>
<Line>Le petit Poisson et le Pêcheur</Line>
<Line>Petit poisson deviendra grand</Line>
<Line>Pourvu que Dieu lui prête vie;</Line>
<Line>Mais le lâcher en attendant,</Line>
<Line>Je tiens pour moi que c'est folie:</Line>
<Line>Car de le rattraper il n'est pas trop certain</Line>
<Line>Un carpeau, qui n'était encore que fretin,</Line>
<Line>Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière.</Line>
<Line>«Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin;</Line>
<Line>Voilà commencement de chère et de festin :</Line>
<Line>Mettons-le en notre gibecière.»</Line>
<Line>Le pauvre carpillon lui dit en sa manière :</Line>
<Line>«Que ferez-vous de moi ? Je ne saurais fournir</Line>
<Line>Au plus qu'une demi-bouchée.</Line>
<Line>Laissez-moi carpe devenir :</Line>
<Line>Je serai par vous repêchée;</Line>
<Line>Quelque gros partisan m'achètera bien cher :</Line>
<Line>Au lieu qu'il vous en faut chercher</Line>
<Line>Peut-être encor cent de ma taille</Line>
<Line>Pour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille.</Line>
<Line>- Rien qui vaille ? Eh bien ! soit, repartit le pêcheur :</Line>
<Line>Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur,</Line>
<Line>Vous irez dans la poêle; et vous avez beau dire,</Line>
<Line>Dès ce soir on vous fera frire .»</Line>
<Line>Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l'auras;</Line>
<Line>L'un est sûr, l'autre ne l'est pas. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Renard ayant la queue coupée</NewCharacters>
<Line>Le Renard ayant la queue coupée</Line>
<Line>Un vieux renard, mais des plus fins,</Line>
<Line>Grand croqueur de poulets, grand preneur de lapins,</Line>
<Line>Sentant son renard d'une lieue,</Line>
<Line>Fut enfin au piège attrapé.</Line>
<Line>Par grand hasard en étant échappé,</Line>
<Line>Non pas franc, car pour gage il y laissa sa queue;</Line>
<Line>S'étant, dis-je, sauvé sans queue, et tout honteux,</Line>
<Line>Pour avoir des pareils (comme il était habile ),</Line>
<Line>Un jour que les renards tenaient conseil entre eux :</Line>
<Line>«Que faisons-nous, dit-il, de ce poids inutile,</Line>
<Line>Et qui va balayant tous les sentiers fangeux ?</Line>
<Line>Que nous sert cette queue ? Il faut qu'on se la coupe :</Line>
<Line>Si l'on me croit, chacun s'y résoudra.</Line>
<Line>- Votre avis est fort bon, dit quelqu'un de la troupe;</Line>
<Line>Mais tournez-vous, de grâce, et l'on vous répondra.»</Line>
<Line>A ces mots il se fit une telle huée,</Line>
<Line>Que le pauvre écourté ne put être entendu.</Line>
<Line>Prétendre ôter la queue eût été temps perdu;</Line>
<Line>La mode en fut continuée. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Laboureur et ses Enfants</NewCharacters>
<Line>Le Laboureur et ses Enfants</Line>
<Line>Travaillez, prenez de la peine :</Line>
<Line>C'est le fonds qui manque le moins.</Line>
<Line>Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine,</Line>
<Line>Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.</Line>
<Line>«Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage</Line>
<Line>Que nous ont laissé nos parents :</Line>
<Line>Un trésor est caché dedans.</Line>
<Line>Je ne sais pas l'endroit; mais un peu de courage</Line>
<Line>Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.</Line>
<Line>Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût :</Line>
<Line>Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place</Line>
<Line>Où la main ne passe et repasse.»</Line>
<Line>Le père mort, les fils vous retournent le champ,</Line>
<Line>Deçà, delà, partout : si bien qu'au bout de l'an</Line>
<Line>Il en rapporta davantage.</Line>
<Line>D'argent, point de caché. Mais le père fut sage</Line>
<Line>De leur montrer, avant sa mort,</Line>
<Line>Que le travail est un trésor . </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>La Poule aux oeufs d'or</NewCharacters>
<Line>La Poule aux oeufs d'or</Line>
<Line>L'avarice perd tout en voulant tout gagner.</Line>
<Line>Je ne veux, pour le témoigner,</Line>
<Line>Que celui dont la poule, à ce que dit la fable,</Line>
<Line>Pondait tous les jours un oeuf d'or.</Line>
<Line>Il crut que dans son corps elle avait un trésor :</Line>
<Line>Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable</Line>
<Line>A celles dont les oeufs ne lui rapportaient rien,</Line>
<Line>S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.</Line>
<Line>Belle leçon pour les gens chiches !</Line>
<Line>Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus,</Line>
<Line>Qui du soir au matin sont pauvres devenus,</Line>
<Line>Pour vouloir trop tôt être riches !</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Phébus et Borée</NewCharacters>
<Line>Phébus et Borée</Line>
<Line>Borée et le soleil virent un voyageur</Line>
<Line>Qui s'était muni par bonheur</Line>
<Line>Contre le mauvais temps. On entrait dans l'automne,</Line>
<Line>Quand la précaution aux voyageurs est bonne :</Line>
<Line>Il pleut, le soleil luit, et l'écharpe d'Iris</Line>
<Line>Rend ceux qui sortent avertis</Line>
<Line>Qu'en ces mois le manteau leur est fort nécessaire;</Line>
<Line>Les Latins les nommaient douteux, pour cette affaire.</Line>
<Line>Notre homme s'était donc à la pluie attendu :</Line>
<Line>Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte.</Line>
<Line>«Celui-ci, dit le vent, prétend avoir pourvu</Line>
<Line>A tous les accidents; mais il n'a pas prévu</Line>
<Line>Que je saurai souffler de sorte</Line>
<Line>Qu'il n'est bouton qui tienne; il faudra, si je veux,</Line>
<Line>Que le manteau s'en aille au diable.</Line>
<Line>L'ébattement pourrait nous en être agréable :</Line>
<Line>Vous plaît-il de l'avoir ? - Eh bien, gageons nous deux,</Line>
<Line>Dit Phébus, sans tant de paroles,</Line>
<Line>A qui plus tôt aura dégarni les épaules</Line>
<Line>Du cavalier que nous voyons.</Line>
<Line>Commencez : je vous laisse obscurcir mes rayons.»</Line>
<Line>Il n'en fallut pas plus. Notre souffleur à gage</Line>
<Line>Se gorge de vapeurs, s'enfle comme un ballon,</Line>
<Line>Fait un vacarme de démon,</Line>
<Line>Siffle, souffle, tempête, et brise en son passage</Line>
<Line>Maint toit qui n'en peut mais, fait périr maint bateau,</Line>
<Line>Le tout au sujet d'un manteau.</Line>
<Line>Le cavalier eut soin d'empêcher que l'orage</Line>
<Line>Ne se pût engouffrer dedans;</Line>
<Line>Cela le préserva. Le vent perdit son temps;</Line>
<Line>Plus il se tourmentait, plus l'autre tenait ferme;</Line>
<Line>Il eut beau faire agir le collet et les plis.</Line>
<Line>Sitôt qu'il fut au bout du terme</Line>
<Line>Qu'à la gageure on avait mis,</Line>
<Line>Le soleil dissipe la nue,</Line>
<Line>Récrée et puis pénètre enfin le cavalier,</Line>
<Line>Sous son balandras fait qu'il sue,</Line>
<Line>Le contraint de s'en dépouiller :</Line>
<Line>Encor n'usa-t-il pas de toute sa puissance.</Line>
<Line>Plus fait douceur que violence.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Lièvre et la Tortue </NewCharacters>
<Line>Le Lièvre et la Tortue </Line>
<Line>Rien ne sert de courir; il faut partir à point :</Line>
<Line>Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.</Line>
<Line>«Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point</Line>
<Line>Sitôt que moi ce but. - Sitôt? Êtes-vous sage ?</Line>
<Line>Repartit l'animal léger :</Line>
<Line>Ma commère, il vous faut purger</Line>
<Line>Avec quatre grains d'ellébore.)</Line>
<Line>- Sage ou non, je parie encore."</Line>
<Line>Ainsi fut fait; et de tous deux</Line>
<Line>On mit près du but les enjeux :</Line>
<Line>Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,</Line>
<Line>Ni de quel juge l'on convint.</Line>
<Line>Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire,</Line>
<Line>J'entends de ceux qu'il fait lorsque, prêt d'être atteint,</Line>
<Line>Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes,</Line>
<Line>Et leur fait arpenter les landes.</Line>
<Line>Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,</Line>
<Line>Pour dormir et pour écouter</Line>
<Line>D'où vient le vent, il laisse la tortue</Line>
<Line>Aller son train de sénateur.</Line>
<Line>Elle part, elle s'évertue,</Line>
<Line>Elle se hâte avec lenteur.</Line>
<Line>Lui cependant méprise une telle victoire,</Line>
<Line>Tient la gageure à peu de gloire,</Line>
<Line>Croit qu'il y a de son honneur</Line>
<Line>De partir tard. Il broute, il se repose,</Line>
<Line>Il s'amuse à toute autre chose</Line>
<Line>Qu'à la gageure. A la fin, quand il vit</Line>
<Line>Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,</Line>
<Line>Il partit comme un trait; mais les élans qu'il fit</Line>
<Line>Furent vains : la tortue arriva la première.</Line>
<Line>"Eh bien! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?</Line>
<Line>De quoi vous sert votre vitesse ?</Line>
<Line>Moi l'emporter! et que serait-ce</Line>
<Line>Si vous portiez une maison ?" </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Cheval et l'Ane</NewCharacters>
<Line>Le Cheval et l'Ane</Line>
<Line>En ce monde il se faut l'un l'autre secourir :</Line>
<Line>Si ton voisin vient à mourir,</Line>
<Line>C'est sur toi que le fardeau tombe.</Line>
<Line>Un âne accompagnait un cheval peu courtois,</Line>
<Line>Celui-ci ne portant que son simple harnois,</Line>
<Line>Et le pauvre baudet si chargé qu'il succombe.</Line>
<Line>Il pria le cheval de l'aider quelque peu :</Line>
<Line>Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.</Line>
<Line>«La prière, dit-il, n'en est pas incivile :</Line>
<Line>Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.»</Line>
<Line>Le cheval refusa, fit une pétarade :</Line>
<Line>Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,</Line>
<Line>Et reconnut qu'il avait tort.</Line>
<Line>Du baudet, en cette aventure,</Line>
<Line>On lui fit porter la voiture,</Line>
<Line>Et la peau par-dessus encor. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Héron</NewCharacters>
<Line>Le Héron</Line>
<Line>Un jour, sur ses longs pieds, allait, je ne sais où,</Line>
<Line>Le héron au long bec emmanché d'un long cou:</Line>
<Line>Il côtoyait une rivière.</Line>
<Line>L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours;</Line>
<Line>Ma commère la carpe y faisait mille tours,</Line>
<Line>Avec le brochet son compère.</Line>
<Line>Le héron en eût fait aisément son profit:</Line>
<Line>Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre.</Line>
<Line>Mais il crut mieux faire d'attendre</Line>
<Line>Qu'il eût un peu plus d'appétit:</Line>
<Line>Il vivait de régime et mangeait à ses heures.</Line>
<Line>Après quelques moments, l'appétit vint: l'oiseau,</Line>
<Line>S'approchant du bord, vit sur l'eau</Line>
<Line>Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures.</Line>
<Line>Le mets ne lui plut pas; il s'attendait à mieux,</Line>
<Line>Et montrait un goût dédaigneux,</Line>
<Line>Comme le rat du bon Horace.</Line>
<Line>«Moi, des tanches! dit-il; moi, héron, que je fasse</Line>
<Line>Une si pauvre chère? Et pour qui me prend-on?»</Line>
<Line>La tanche rebutée, il trouva du goujon.</Line>
<Line>«Du goujon! c'est bien là le dîner d'un héron!</Line>
<Line>J'ouvrirais pour si peu le bec! aux dieux ne plaise!»</Line>
<Line>Il l'ouvrit pour bien moins: tout alla de façon</Line>
<Line>Qu'il ne vit plus aucun poisson.</Line>
<Line>La faim le prit: il fut tout heureux et tout aise</Line>
<Line>De rencontrer un limaçon.</Line>
<Line>Ne soyons pas si difficiles:</Line>
<Line>Les plus accommodants, ce sont les plus habiles;</Line>
<Line>On hasarde de perdre en voulant trop gagner.</Line>
<Line>Gardez-vous de rien dédaigner,</Line>
<Line>Surtout quand vous avez à peu près votre compte.</Line>
<Line>Bien des gens y sont pris. Ce n'est pas aux hérons</Line>
<Line>Que je parle; écoutez, humains, un autre conte:</Line>
<Line>Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>La Laitière et le pot au lait</NewCharacters>
<Line>La Laitière et le pot au lait</Line>
<Line>Perrette, sur sa tête ayant un pot de lait</Line>
<Line>Bien posé sur un coussinet,</Line>
<Line>Prétendait arriver sans encombre à la ville.</Line>
<Line>Légère et court vêtue, elle allait à grands pas,</Line>
<Line>Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,</Line>
<Line>Cotillon simple et souliers plats.</Line>
<Line>Notre laitière ainsi troussée</Line>
<Line>Comptait déjà dans sa pensée</Line>
<Line>Tout le prix de son lait; en employant l'argent;</Line>
<Line>Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée:</Line>
<Line>La chose allait à bien par son soin diligent.</Line>
<Line>«Il m'est, disait-elle, facile</Line>
<Line>D'élever des poulets autour de ma maison;</Line>
<Line>Le renard sera bien habile</Line>
<Line>S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon.</Line>
<Line>Le porc à s'engraisser coûtera peu de son;</Line>
<Line>Il était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable:</Line>
<Line>J'aurai, le revendant, de l'argent bel et bon.</Line>
<Line>Et qui m'empêchera de mettre en notre étable,</Line>
<Line>Vu le prix dont il est, une vache et son veau,</Line>
<Line>Que je verrai sauter au milieu du troupeau?"</Line>
<Line>Perrette, là -dessus, saute aussi, transportée:</Line>
<Line>Le lait tombe; adieu veau, vache, cochon, couvée.</Line>
<Line>La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri</Line>
<Line>Sa fortune ainsi répandue,</Line>
<Line>Va s'excuser à son mari,</Line>
<Line>En grand danger d'être battue.</Line>
<Line>Le récit en farce en fut fait;</Line>
<Line>On l'appela le pot au lait.</Line>
<Line>Quel esprit ne bat la campagne?</Line>
<Line>Qui ne fait châteaux en Espagne?</Line>
<Line>Picrochole, Pyrrhus, la laitière, enfin tous,</Line>
<Line>Autant les sages que les fous.</Line>
<Line>Chacun songe en veillant; il n'est rien de plus doux:</Line>
<Line>Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes;</Line>
<Line>Tout le bien du monde est à nous,</Line>
<Line>Tous les honneurs, toutes les femmes.</Line>
<Line>Quand je suis seul, je fais aux plus braves un défi;</Line>
<Line>Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi;</Line>
<Line>On m'élit roi, mon peuple m'aime;</Line>
<Line>Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant:</Line>
<Line>Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même,</Line>
<Line>Je suis Gros-Jean comme devant. </Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Rieur et les Poissons</NewCharacters>
<Line>Le Rieur et les Poissons</Line>
<Line>On cherche les rieurs, et moi je les évite.</Line>
<Line>Cet art veut, sur tout autre, un suprême mérite:</Line>
<Line>Dieu ne créa que pour les sots</Line>
<Line>Les méchants diseurs de bons mots.</Line>
<Line>J'en vais peut-être en une fable</Line>
<Line>Introduire un; peut-être aussi</Line>
<Line>Que quelqu'un trouvera que j'aurai réussi.</Line>
<Line>Un rieur était à la table</Line>
<Line>D'un financier, et n'avait en son coin</Line>
<Line>Que de petits poissons: tous les gros étaient loin.</Line>
<Line>Il prend donc les menus, puis leur parle à l'oreille,</Line>
<Line>Et puis il feint, à la pareille, </Line>
<Line>D'écouter leur réponse. On demeura surpris;</Line>
<Line>Cela suspendit les esprits.</Line>
<Line>Le rieur alors, d'un ton sage,</Line>
<Line>Dit qu'il craignait qu'un sien ami,</Line>
<Line>Pour les grandes Indes parti,</Line>
<Line>N'eut depuis un an fait naufrage;</Line>
<Line>Il s'en informait donc à ce menu fretin ;</Line>
<Line>Mais tous lui répondaient qu'ils n'étaient pas d'un âge</Line>
<Line>A savoir au vrai son destin;</Line>
<Line>Les gros en sauraient davantage.</Line>
<Line>«N'en puis-je donc, Messieurs, un gros interroger?»</Line>
<Line>De dire si la compagnie</Line>
<Line>Prit goût à sa plaisanterie,</Line>
<Line>J'en doute; mais enfin, il les sut engager</Line>
<Line>A lui servir d'un monstre assez vieux pour lui dire</Line>
<Line>Tous les noms des chercheurs de mondes inconnus</Line>
<Line>Qui n'en étaient pas revenus,</Line>
<Line>Et que depuis cent ans, sous l'abîme avaient vus</Line>
<Line>Les anciens du vaste empire.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Cochon la Chèvre et le Mouton</NewCharacters>
<Line>Le Cochon la Chèvre et le Mouton</Line>
<Line>Une chèvre, un mouton, avec un cochon gras,</Line>
<Line>Montés sur un même char, s'en allaient à la foire.</Line>
<Line>Leur divertissement ne les y portait pas ;</Line>
<Line>On s'en allait les vendre, à ce que dit l'histoire :</Line>
<Line>Le charton n'avait pas dessein</Line>
<Line>De les mener voir Tabarin.</Line>
<Line>Dom pourceau criait en chemin</Line>
<Line>Comme s'il avait eu cent bouchers à ses trousses.</Line>
<Line>C'était une clameur à rendre les gens sourds.</Line>
<Line>Les autres animaux, créatures plus douces,</Line>
<Line>Bonnes gens, s'étonnaient qu'il criât au secours;</Line>
<Line>Ils ne voyaient nul mal à craindre.</Line>
<Line>Le charton dit au porc :« Qu'as-tu tant à te plaindre ?</Line>
<Line>Tu nous étourdis tous : que ne te tiens-tu coi?</Line>
<Line>Ces deux personnes-ci, plus honnêtes que toi,</Line>
<Line>Devraient t'apprendre à vivre ou du moins à te taire :</Line>
<Line>Regarde ce mouton, a-t-il dit un seul mot?</Line>
<Line>Il est sage. - Il est sot,</Line>
<Line>Repartit le cochon : s'il savait son affaire,</Line>
<Line>Il crierait, comme moi, du haut de son gosier;</Line>
<Line>Et cette autre personne honnête</Line>
<Line>Crierait tout du haut de sa tête.</Line>
<Line>Ils pensent qu'on les veut seulement décharger,</Line>
<Line>La chèvre de son lait, le mouton de sa laine:</Line>
<Line>Je ne sais pas s'ils ont raison ;</Line>
<Line>Mais quant à moi qui ne suis bon</Line>
<Line>Qu'à manger, ma mort est certaine.</Line>
<Line>Adieu mon toit et ma maison.»</Line>
<Line>Dom pourceau raisonnait en subtil personnage.</Line>
<Line>Mais que lui servait-il ? Quand le mal est certain,</Line>
<Line>La plainte ni la peur ne changent le destin</Line>
<Line>Et le moins prévoyant est toujours le plus sage.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>L'Huître et les Plaideurs</NewCharacters>
<Line>L'Huître et les Plaideurs</Line>
<Line>Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent</Line>
<Line>Une huître, que le flot y venait d'apporter :</Line>
<Line>Ils l'avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ;</Line>
<Line>A l'égard de la dent il fallut contester.</Line>
<Line>L'un se baissait déjà pour amasser la proie ;</Line>
<Line>L'autre le pousse et dit : « Il est bon de savoir</Line>
<Line>Qui de nous en aura la joie.</Line>
<Line>Celui qui le premier a pu l'apercevoir</Line>
<Line>En sera le gobeur; l'autre le verra faire.</Line>
<Line>- Si par là l'on juge l'affaire,</Line>
<Line>Reprit son compagnon, j'ai l'oeil bon, Dieu merci.</Line>
<Line>- Je ne l'ai pas mauvais aussi,</Line>
<Line>Dit l'autre ; et je l'ai vue avant vous, sur ma vie.</Line>
<Line>- Eh bien, vous l'avez vue ; et moi, je l'ai sentie.»</Line>
<Line>Pendant tout ce bel incident,</Line>
<Line>Perrin Dandin arrive : ils le prennent pour juge.</Line>
<Line>Perrin, fort gravement, ouvre l'huître et la gruge,</Line>
<Line>Nos deux messieurs le regardant.</Line>
<Line>Ce repas fait, il dit d'un ton de président :</Line>
<Line>« Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille</Line>
<Line>Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille. »</Line>
<Line>Mettez ce qu'il en coûte à plaider aujourd'hui ;</Line>
<Line>Comptez ce qu'il en reste à beaucoup de familles,</Line>
<Line>Vous verrez que Perrin tire l'argent à lui,</Line>
<Line>Et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles.</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Le Renard le Loup et le Cheval</NewCharacters>
<Line>Le Renard le Loup et le Cheval</Line>
<Line>Un renard, jeune encor, quoique des plus madrés,</Line>
<Line>Vit le premier cheval qu'il eût vu de sa vie.</Line>
<Line>Il dit à certain loup, franc novice : « Accourez,</Line>
<Line>Un animal paît dans nos prés,</Line>
<Line>Beau, grand ; j'en ai ma vue encore toute ravie.</Line>
<Line>- Est-il plus fort que nous ? dit le loup en riant.</Line>
<Line>Fais-moi son portrait, je te prie.</Line>
<Line>- Si j'étais quelque peintre ou quelque étudiant,</Line>
<Line>Repartit le renard, j'avancerais la joie</Line>
<Line>Que vous aurez en le voyant.</Line>
<Line>Mais venez. Que sait-on ? peut-être est-ce une proie</Line>
<Line>Que la fortune nous envoie.»</Line>
<Line>Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis,</Line>
<Line>Assez peu curieux de semblables amis,</Line>
<Line>Fut presque sur le point d'enfiler la venelle.</Line>
<Line>«Seigneur, dit le renard, vos humbles serviteurs</Line>
<Line>Apprendraient volontiers comment on vous appelle.»</Line>
<Line>Le cheval, qui n'était dépourvu de cervelle,</Line>
<Line>Leur dit : «Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs ;</Line>
<Line>Mon cordonnier l'a mis autour de ma semelle.»</Line>
<Line>Le renard s'excusa sur son peu de savoir.</Line>
<Line>«Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ;</Line>
<Line>Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir ;</Line>
<Line>Ceux du loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire.»</Line>
<Line>Le loup, par ce discours flatté,</Line>
<Line>S'approcha. Mais sa vanité</Line>
<Line>Lui coûta quatre dents : le cheval lui desserre</Line>
<Line>Un coup ; et haut le pied. Voilà mon loup par terre,</Line>
<Line>Mal en point, sanglant et gâté.</Line>
<Line>« Frère, dit le renard, ceci nous justifie</Line>
<Line>Ce que m'ont dit des gens d'esprit :</Line>
<Line>Cet animal vous a sur la mâchoire écrit</Line>
<Line>Que de tout inconnu le sage se méfie."</Line>
<Line>Fin.</Line>
</Level>
<Level>
<NewCharacters>Test Numérique</NewCharacters>
<Line>1 </Line>
<Line>2 </Line>
<Line>3 </Line>
<Line>4 </Line>
<Line>5 </Line>
<Line>6 </Line>
<Line>7 </Line>
<Line>8 </Line>
<Line>9 </Line>
</Level>
</Levels>
</KTouchLecture>
= Dilemme du 6 =
Doit-on considérer le 6 sur la main droite ou la main gauche? [[Utilisateur:Thargos|Thargos]] 25 mai 2009 à 10:52 (CEST)
:Sous l’index droit (c’est flagrant sur un [[TypeMatrix]] ou Kinesis) mais tout le monde (?) le fait avec le gauche sur les claviers décalés. [[Utilisateur:A2|A2]] 25 mai 2009 à 12:22 (CEST)
::D'où ma question, étant donné que tout le monde ne possède pas un [[TypeMatrix]]. Sur les décallés je tape le 6 avec la main gauche et sur le [[TypeMatrix]] avec la main droite. En effet la [[Méthode_de_saisie#M.C3.A9thode_standard|méthode standard]] préconise le 6 main droite. Bien, je l'avais mis à droite, donc je laisse les exercices sur les nombres comme je les avais fait au départ. [[Utilisateur:Thargos|Thargos]] 26 mai 2009 à 16:03 (CEST)
== Erreur durant l'exercice é et l ==
Dans la dernière phrase de l'exercice, il y a un M, or celui-ci n'est pas encore étudié... Merci de bien vouloir remplacer ceci.
"Une révolutionnaire esseulée est délaissée par les prisonniers dépassés par les événeMents"

Dernière version du 1 octobre 2019 à 20:29


Il manque une balise fermante </Level> à la toute fin du fichier auto-généré pour ktouch.nemolivier 21 mai 2009 à 22:38 (CEST)


Les exercices sont à compléter et à mettre à jour grâce à ce site (login dvorak-fr, mot de passe bépo).

À noter également que les linuxiens peuvent aussi bidouiller avec aspell et awk/sed/grep/whatever
# Petite extraction, pour aller plus vite
$ aspell dump master fr > dump-fr.txt
# Pour avoir juste les touches de la homerow, par exemple
$ awk '/^[auietsrn]*$/' dump-fr.txt
# Pour avoir les mots avec des lettres de la homerow, et B ET J obligatoirement
$ awk '/^[auietsrnbj]*$/&&/b/&&/j/' dump-fr.txt  
# Pour avoir les mots avec des lettres de la homerow, et O OU V obligatoirement
$ awk '/^[auietsrnov]*$/&&/[ov]/' dump-fr.txt

Rangée du haut et majuscules

É

anéanti anéantie anéanties anéantis anéantissaient anéantissais
anéantissait anéantissant anéantissante anéantissantes anéantissants
anéantisse anéantissent anéantisses anéantit antenné antennée antennées
assénaient assenât assénât assenâtes assénâtes assénassent attenté
étaient étaient étain Étain étains étant étant étants étatisaient
étatisant étatisassent étatisent entassée entassées entassés entassés
inanités instantané instantanés instantanées instantanéité instantanéités
instantanés instantanés insanité insanités
néantisa néantisai néantisaient néantisais néantisait néantisant néantisas
néantisassent néantisasses néantisât néantisâtes néantise néantisé
néantisée néantisées néantisent néantises néantisés

È

assènent

Î Ê Â Û

anisâtes assassinâtes attentât attentâtes ensaisinât ensaisinâtes entassât
entassâtes entât entâtes entêta entêtai entêtais entêtait entêtant entêtante
entêtantes entêtants entêtas entêtasse entêtassent entêtasses entêtât entêtâtes
tête-à-tête étêtaient étêtant étêtassent insistâtes initiâtes nantîtes niâtes

BÉPOÈ

aéroport anisotrope antéposition antieuropéen antiope antiprotéase apponté apportée approprié aptéronote
arborèrent attroupées autopersuasion autopsiés biopsie ébène Èbre enrobèrent entreponts entreposés
entropie entubèrent épanoui épateront épépineront éperonné napperon néopentane nippones Norbert nubienne
opprobre paneront paneuropéen papotassent Papouasie paraprotéine paresseront partitionnaient passeport
passionné patronné pénétration pensionnées pépierons pérennisation périront périurbain péroné pérorait
perpétuation péteront pétition pétoire pianoté prétoire propriétaire prostitué prostré protestant
protubérant pubère réprobateurs subspontané ténèbres Tibère titubèrent tourbière turbotière

CVDL

accueillir accidentelle actualisateur adulatrice Alsace ancre anticlinal article aviculteur caillasser
calandre calcaire calendaire cardinale cavalcades citadelle clandestin Claudel clavarder Cleveland cul-de-sac
Deauville divalence lavandiculteur Vailland valide vandalisa vaudeville vicelarde vieillard Vivaldi

Rangée du bas

YHK

ahaner ahurie anesthesiants euthanasie hantait harasseras hauteurs hennissaient assyrien enkystait
ennuyante enraya essayant essuyait Eysines Henry husky kayakiste kenyan Keynes nursery rayer rentrayeur
ressayera ressuyer Ryukyu seyantes syrienne trayeuse tuyauta Kyushu

FWZM

fanzine Fizeau Frantz freezer Tazieff fatwa Stewart tweeter affaires affreuse western antitussif effarant
enfant entrefer faisans fantaisie affamant affermirez fatum frimeur massif raffermissant smurfer Weizmann
Westminster enfumerez manifestiez refumerez

BÉPOÈFYK

aboyée dévirilisant adultératrice accidentalité crédule cédille acidulé accéléra décervelés déclavette
décliver désenclavé antédiluvien abyssin antéhypophyse apitoyé apyrène Akhenaton Rybinsk rayés réhabitua
russophobe sophiste stéphanois rhytine synoptophore absinthé barysphère hypokinésie Séraphin siphonné
épiphysite hyperboréen néosynéphrine hypertrophié biphasée hypnotisèrent berbérophone aphérèse barothérapie
biosphère photosynthèse antipathies apostrophé saphène apophyse aérophyte Béthune breakèrent bryophyte antiphonie


Fichiers à télécharger.

Cela serait sympa de proposer une archive avec les exercices en fichiers, non ? Outs 11 août 2008 à 12:29 (CEST)

Pour l'instant, je prépare des lignes d'exercices. Je ferai les archives quand j'aurai fini (désolée, il faut attendre encore un peu). Flocondeneige 11 août 2008 à 16:50 (CEST)
N’oublions pas que tout le monde peut participer… Ça vaudrait le coup d’envoyer un courrier sur la ML. Ou nous aurions dû en parler dans le journal sur linuxfr. Nemolivier 12 août 2008 à 11:25 (CEST)
Bien sur, mais je n'ai pas tout compris à la logique mise en œuvre ici :) Outs 14 août 2008 à 15:41 (CEST)
Bonjour, moi non plus, je ne comprends pas bien comment on peut proposer des nouveaux exercices, une fois que l'on est connecté au site www.mots-croises.ch...

Je vous fait un copier-coller des fables de La Fontaine. Je vous laisse le soin de le récupérer et de le faire disparaitre ensuite... --Phil35 12 novembre 2008 à 13:42 (CET) <KTouchLecture>

 <Title>Les fables de La Fontaine</Title>
 <Comment>Des classiques, pour joindre l'agréable à l'utile...</Comment>
 <Levels>


<Level> <NewCharacters>Le corbeau et le renard</NewCharacters> <Line>Le corbeau et le renard</Line> <Line>Maître corbeau, sur un arbre perché,</Line> <Line>Tenait en son bec un fromage.</Line> <Line>Maître renard par l'odeur alléché ,</Line> <Line>Lui tint à peu près ce langage :</Line> <Line>«Et bonjour Monsieur du Corbeau.</Line> <Line>Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!</Line> <Line>Sans mentir, si votre ramage</Line> <Line>Se rapporte à votre plumage,</Line> <Line>Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois»</Line> <Line>A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie;</Line> <Line>Et pour montrer sa belle voix,</Line> <Line>Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie.</Line> <Line>Le renard s'en saisit et dit: "Mon bon Monsieur,</Line> <Line>Apprenez que tout flatteur</Line> <Line>Vit aux dépens de celui qui l'écoute:</Line> <Line>Cette leçon vaut bien un fromage sans doute."</Line> <Line>Le corbeau honteux et confus</Line> <Line>Jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>La Grenouille et le boeuf</NewCharacters> <Line>Une grenouille vit un boeuf</Line> <Line>Qui lui sembla de belle taille.</Line> <Line>Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,</Line> <Line>Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille,</Line> <Line>Pour égaler l'animal en grosseur,</Line> <Line>Disant: "Regardez bien, ma soeur;</Line> <Line>Est-ce assez? dites-moi: n'y suis-je point encore?</Line> <Line>Nenni- M'y voici donc? -Point du tout. M'y voilà ?</Line> <Line>-Vous n'en approchez point."La chétive pécore</Line> <Line>S'enfla si bien qu'elle creva.</Line> <Line>Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.</Line> <Line>Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ,</Line> <Line>Tout prince a des ambassadeurs,</Line> <Line>Tout marquis veut avoir des pages.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Les deux mulets</NewCharacters> <Line>Les deux mulets</Line> <Line>Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé,</Line> <Line>L'autre portant l'argent de la gabelle</Line> <Line>Celui-ci, glorieux d'une charge si belle,</Line> <Line>N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé.</Line> <Line>Il marchait d'un pas relevé,</Line> <Line>Et faisait sonner sa sonnette:</Line> <Line>Quand, l'ennemi se présentant,</Line> <Line>Comme il en voulait à l'argent,</Line> <Line>Sur le mulet du fisc une troupe se jette,</Line> <Line>Le saisit au frein et l'arrête.</Line> <Line>Le mulet, en se défendant,</Line> <Line>Se sent percé de coups; il gémit, il soupire.</Line> <Line>Est-ce donc là, dit-il, ce qu'on m'avait promis?</Line> <Line>Ce mulet qui me suit du danger se retire;</Line> <Line>Et moi j'y tombe et je péris!</Line> <Line>- Ami, lui dit son camarade,</Line> <Line>Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi:</Line> <Line>Si tu n'avais servi qu'un meunier, comme moi,</Line> <Line>Tu ne serais pas si malade. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le rat des villes et le rat des champs</NewCharacters> <Line>Le rat des villes et le rat des champs</Line> <Line>Autrefois le rat des villes</Line> <Line>Invita le rat des champs,</Line> <Line>D'une façon fort civile,</Line> <Line>A des reliefs d'ortolans.</Line> <Line>Sur un tapis de Turquie</Line> <Line>Le couvert se trouva mis.</Line> <Line>Je laisse à penser la vie</Line> <Line>Que firent ces deux amis.</Line> <Line>Le régal fut fort honnête :</Line> <Line>Rien ne manquait au festin;</Line> <Line>Mais quelqu'un troubla la fête</Line> <Line>Pendant qu'ils étaient en train.</Line> <Line>A la porte de la salle</Line> <Line>Ils entendirent du bruit :</Line> <Line>Le rat de ville détale ,</Line> <Line>Son camarade le suit.</Line> <Line>Le bruit cesse, on se retire :</Line> <Line>Rats en campagne aussitôt ;</Line> <Line>Et le citadin de dire :</Line> <Line>«Achevons tout notre rôt.</Line> <Line>-C'est assez, dit le rustique ;</Line> <Line>Demain vous viendrez chez moi.</Line> <Line>Ce n'est pas que je me pique</Line> <Line>De tous vos festins de roi ;</Line> <Line>Mais rien ne vient m'interrompre :</Line> <Line>Je mange tout à loisir.</Line> <Line>Adieu donc. Fi du plaisir</Line> <Line>Que la crainte peut corrompre!»</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le loup et l'agneau</NewCharacters> <Line>Le loup et l'agneau</Line> <Line>La raison du plus fort est toujours la meilleure :</Line> <Line>Nous l'allons montrer tout à l'heure.</Line> <Line>Un agneau se désaltérait</Line> <Line>Dans le courant d'une onde pure.</Line> <Line>Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,</Line> <Line>Et que la faim en ces lieux attirait.</Line> <Line>"Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?</Line> <Line>Dit cet animal plein de rage :</Line> <Line>Tu seras châtié de ta témérité.</Line> <Line>-Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté</Line> <Line>Ne se mette pas en colère ;</Line> <Line>Mais plutôt qu'elle considère</Line> <Line>Que je me vas désaltérant</Line> <Line>Dans le courant,</Line> <Line>Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ;</Line> <Line>Et que par conséquent, en aucune façon,</Line> <Line>Je ne puis troubler sa boisson.</Line> <Line>- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,</Line> <Line>Et je sais que de moi tu médis l'an passé.</Line> <Line>-Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?</Line> <Line>Reprit l'agneau ; je tette encor ma mère</Line> <Line>-Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.</Line> <Line>- Je n'en ai point. -C'est donc quelqu'un des tiens :</Line> <Line>Car vous ne m'épargnez guère,</Line> <Line>Vous, vos bergers et vos chiens.</Line> <Line>On me l'a dit : il faut que je me venge."</Line> <Line>Là -dessus, au fond des forêts</Line> <Line>Le loup l'emporte et puis le mange,</Line> <Line>Sans autre forme de procès.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le renard et la cigogne</NewCharacters> <Line>Le renard et la cigogne</Line> <Line>Compère le Renard se mit un jour en frais,</Line> <Line>Et retint à dîner commère la Cigogne.</Line> <Line>Le régal fut petit et sans beaucoup d'apprêts:</Line> <Line>Le galand, pour toute besogne,</Line> <Line>Avait un brouet clair (il vivait chichement).</Line> <Line>Ce brouet fut par lui servi sur une assiette:</Line> <Line>La cigogne au long bec n'en put attraper miette,</Line> <Line>Et le drôle eut lapé le tout en un moment.</Line> <Line>Pour se venger de cette tromperie,</Line> <Line>A quelque temps de là, la cigogne le prie.</Line> <Line>"Volontiers, lui dit-il, car avec mes amis,</Line> <Line>Je ne fais point cérémonie. "</Line> <Line>A l'heure dite, il courut au logis</Line> <Line>De la cigogne son hôtesse,</Line> <Line>Loua très fort sa politesse ,</Line> <Line>Trouva le dîner cuit à point.</Line> <Line>Bon appétit surtout, renards n'en manquent point.</Line> <Line>Il se réjouissait à l'odeur de la viande</Line> <Line>Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande.</Line> <Line>On servit, pour l'embarrasser,</Line> <Line>En un vase à long col et d'étroite embouchure .</Line> <Line>Le bec de la cigogne y pouvait bien passer,</Line> <Line>Mais le museau du sire était d'autre mesure.</Line> <Line>Il lui fallut à jeun retourner au logis,</Line> <Line>Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris,</Line> <Line>Serrant la queue, et portant bas l'oreille.</Line> <Line>Trompeurs, c'est pour vous que j'écris :</Line> <Line>Attendez-vous à la pareille.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le chêne et le roseau.</NewCharacters> <Line>Le chêne et le roseau.</Line> <Line>Le chêne un jour dit au roseau :</Line> <Line>"Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;</Line> <Line>Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;</Line> <Line>Le moindre vent qui d'aventure</Line> <Line>Fait rider la face de l'eau,</Line> <Line>Vous oblige à baisser la tête.</Line> <Line>Cependant que mon front, au Caucase pareil,</Line> <Line>Non content d'arrêter les rayons du soleil,</Line> <Line>Brave l'effort de la tempête.</Line> <Line>Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr.</Line> <Line>Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage</Line> <Line>Dont je couvre le voisinage,</Line> <Line>Vous n'auriez pas tant à souffrir :</Line> <Line>Je vous défendrai de l'orage ;</Line> <Line>Mais vous naissez le plus souvent</Line> <Line>Sur les humides bords des royaumes du vent.</Line> <Line>La nature envers vous me semble bien injuste.</Line> <Line>- Votre compassion, lui répondit l'arbuste,</Line> <Line>Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci :</Line> <Line>Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ;</Line> <Line>Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici</Line> <Line>Contre leurs coups épouvantables</Line> <Line>Résisté sans courber le dos ;</Line> <Line>Mais attendons la fin." Comme il disait ces mots,</Line> <Line>Du bout de l'horizon accourt avec furie</Line> <Line>Le plus terrible des enfants</Line> <Line>Que le nord eût porté jusque là dans ses flancs.</Line> <Line>L'arbre tient bon ; le roseau plie.</Line> <Line>Le vent redouble ses efforts,</Line> <Line>Et fait si bien qu'il déracine</Line> <Line>Celui de qui la tête au ciel était voisine,</Line> <Line>Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le pot de fer et le pot de terre.</NewCharacters> <Line>Le pot de fer et le pot de terre.</Line> <Line>Le pot de fer proposa</Line> <Line>Au pot de terre un voyage.</Line> <Line>Celui-ci s'en excusa,</Line> <Line>Disant qu'il ferait que sage</Line> <Line>De garder le coin du feu,</Line> <Line>Car il lui fallait si peu,</Line> <Line>Si peu, que la moindre chose</Line> <Line>De son débris serait cause :</Line> <Line>Il n'en reviendrait morceau.</Line> <Line>"Pour vous, dit-il, dont la peau</Line> <Line>Est plus dure que la mienne,</Line> <Line>Je ne vois rien qui vous tienne.</Line> <Line>-Nous vous mettrons à couvert,</Line> <Line>Repartit le pot de fer :</Line> <Line>Si quelque matière dure</Line> <Line>Vous menace d'aventure,</Line> <Line>Entre deux je passerai,</Line> <Line>Et du coup vous sauverai."</Line> <Line>Cette offre le persuade.</Line> <Line>Pot de fer son camarade</Line> <Line>Se met droit à ses côtés.</Line> <Line>Mes gens s'en vont à trois pieds,</Line> <Line>Clopin-clopant comme ils peuvent,</Line> <Line>L'un contre l'autre jetés</Line> <Line>Au moindre hoquet qu'ils treuvent.</Line> <Line>Le pot de terre en souffre; il n'eut pas fait cent pas</Line> <Line>Que par son compagnon il fut mis en éclats,</Line> <Line>Sans qu'il eût lieu de se plaindre .</Line> <Line>Ne nous associons qu'avecque nos égaux,</Line> <Line>Ou bien il nous faudra craindre</Line> <Line>Le destin d'un de ces pots . </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le lion et le rat.</NewCharacters> <Line>Le lion et le rat.</Line> <Line>Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde</Line> <Line>On a souvent besoin d'un plus petit que soi.</Line> <Line>De cette vérité deux fables feront foi,</Line> <Line>Tant la chose en preuves abonde.</Line> <Line>Entre les pattes d'un lion</Line> <Line>Un rat sortit de terre assez à l'étourdie.</Line> <Line>Le roi des animaux, en cette occasion,</Line> <Line>Montra ce qu'il était et lui donna la vie .</Line> <Line>Ce bienfait ne fut pas perdu.</Line> <Line>Quelqu'un aurait-il jamais cru</Line> <Line>Qu'un lion d'un rat eût affaire ?</Line> <Line>Cependant il avint qu'au sortir des forêts</Line> <Line>Ce lion fut pris dans des rets,</Line> <Line>Dont ses rugissements ne le purent défaire.</Line> <Line>Sire rat accourut, et fit tant par ses dents</Line> <Line>Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.</Line> <Line>Moralité:</Line> <Line>Patience et longueur de temps</Line> <Line>Font plus que force ni que rage. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>La colombe et la fourmi.</NewCharacters> <Line>La colombe et la fourmi.</Line> <Line>Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe,</Line> <Line>Quand sur l'eau se penchant une fourmis y tombe;</Line> <Line>Et dans cet océan l'on eût vu la fourmis</Line> <Line>S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive.</Line> <Line>La colombe aussitôt usa de charité:</Line> <Line>Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté,</Line> <Line>Ce fut un promontoire où la fourmis arrive.</Line> <Line>Elle se sauve ; et là -dessus</Line> <Line>Passe un certain croquant qui marchait les pieds nus.</Line> <Line>Ce croquant, par hasard, avait une arbalète.</Line> <Line>Dès qu'il voit l'oiseau de Vénus,</Line> <Line>Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête.</Line> <Line>Tandis qu'à le tuer mon villageois s'apprête,</Line> <Line>La fourmis le pique au talon.</Line> <Line>Le vilain retourne la tête.</Line> <Line>La colombe l'entend, part et tire de long.</Line> <Line>Le soupé du croquant avec elle s'envole :</Line> <Line>Point de pigeon pour une obole.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>L'Ane chargé d'éponges et l'Ane chargé de sel.</NewCharacters> <Line>L'Ane chargé d'éponges et l'Ane chargé de sel.</Line> <Line>Un ânier, son sceptre à la main,Menait, en empereur romain,</Line> <Line>Deux coursiers à longues oreilles.</Line> <Line>L'un, d'éponges chargé, marchait comme un courrier;</Line> <Line>Et l'autre, se faisant prier,Portait, comme on dit, les bouteilles</Line> <Line>Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins</Line> <Line>Par monts, par vaux et par chemins,</Line> <Line>Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent,</Line> <Line>Et fort empêchés se trouvèrent.</Line> <Line>L'ânier, qui tous les jours traversait ce gué là ,</Line> <Line>Sur l'âne à l'éponge monta,</Line> <Line>Chassant devant lui l'autre bête,</Line> <Line>Qui, voulant en faire à sa tête,</Line> <Line>Dans un trou se précipita,</Line> <Line>Revint sur l'eau, puis échappa ;</Line> <Line>Car au bout de quelques nagées,</Line> <Line>Tout son sel se fondit si bien</Line> <Line>Que le baudet ne sentit rien</Line> <Line>Sur ses épaules soulagées.</Line> <Line>Camarade épongier prit exemple sur lui,</Line> <Line>Comme un mouton qui va dessus la foi d'autrui.</Line> <Line>Voilà mon âne à l'eau; jusqu'au col il se plonge,</Line> <Line>Lui, le conducteur, et l'éponge.</Line> <Line>Tous trois burent d'autant l'ânier et le grison</Line> <Line>Firent à l'éponge raison.</Line> <Line>Celle-ci devint si pesante,</Line> <Line>Et de tant d'eau s'emplit d'abord,</Line> <Line>Que l'âne succombant ne put gagner le bord.</Line> <Line>L'ânier l'embrassait, dans l'attente</Line> <Line>D'une prompte et certaine mort.</Line> <Line>Quelqu'un vint au secours qui ce fut, il n'importe;</Line> <Line>C'est assez qu'on ait vu par là qu'il ne faut point</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>La Lice et sa Compagne</NewCharacters> <Line>La Lice et sa Compagne</Line> <Line>Une lice étant sur son terme,</Line> <Line>Et ne sachant où mettre un fardeau si pressant,</Line> <Line>Fait si bien qu'à la fin sa compagne consent</Line> <Line>De lui prêter sa hutte, où la lice s'enferme.</Line> <Line>Au bout de quelque temps sa compagne revient.</Line> <Line>La lice lui demande encore une quinzaine ;</Line> <Line>Ses petits ne marchaient, disait-elle, qu'à peine.</Line> <Line>Pour faire court, elle l'obtient.</Line> <Line>Ce second terme échu, l'autre lui redemande</Line> <Line>Sa maison, sa chambre, son lit.</Line> <Line>La lice cette fois montre les dents, et dit :</Line> <Line>« Je suis prête à sortir avec toute ma bande,</Line> <Line>Si vous pouvez nous mettre hors. »</Line> <Line>Ses enfants étaient déjà forts.</Line> <Line>Ce qu'on donne aux méchants, toujours on le regrette.</Line> <Line>Pour tirer d'eux ce qu'on leur prête,</Line> <Line>Il faut que l'on en vienne aux coups ;</Line> <Line>Il faut plaider, il faut combattre.</Line> <Line>Laissez-leur prendre un pied chez vous,</Line> <Line>Ils en auront bientôt pris quatre. </Line> <Line>Agir chacun de même sorte.</Line> <Line>J'en voulais venir à ce point. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Coq et le Renard</NewCharacters> <Line>Le Coq et le Renard</Line> <Line>Sur la branche d'un arbre était en sentinelle</Line> <Line>Un vieux coq adroit et matois.</Line> <Line>« Frère, dit un renard, adoucissant sa voix,</Line> <Line>Nous ne sommes plus en querelle:</Line> <Line>Paix générale cette fois.</Line> <Line>Je viens te l'annoncer, descends, que je t'embrasse.</Line> <Line>Ne me retarde point, de grâce:</Line> <Line>Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer.</Line> <Line>Les tiens et toi pouvez vaquer</Line> <Line>Sans nulle crainte à vos affaires;</Line> <Line>Nous vous y servirons en frères.</Line> <Line>Faites-en les feux dès ce soir,</Line> <Line>Et cependant, viens recevoir</Line> <Line>Le baiser d'amour fraternelle.</Line> <Line>- Ami, reprit le coq, je ne pouvais jamais</Line> <Line>Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle</Line> <Line>Que celle</Line> <Line>De cette paix;</Line> <Line>Et ce m'est une double joie</Line> <Line>De la tenir de toi. Je vois deux lévriers,</Line> <Line>Qui, je m'assure, sont courriers</Line> <Line>Que pour ce sujet on envoie.</Line> <Line>Ils vont vite et seront dans un moment à nous</Line> <Line>Je descends: nous pourrons nous entre-baiser tous.</Line> <Line>- Adieu, dit le renard, ma traite est longue à faire,</Line> <Line>Nous nous réjouirons du succès de l'affaire</Line> <Line>Une autre fois.» Le galand aussitôt</Line> <Line>Tire ses grègues, gagne au haut,</Line> <Line>Mal content de son stratagème.</Line> <Line>Et notre vieux coq en soi-même</Line> <Line>Se mit à rire de sa peur;</Line> <Line>Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Loup devenu Berger.</NewCharacters> <Line>Le Loup devenu Berger.</Line> <Line>Un loup, qui commençait d'avoir petite part</Line> <Line>Aux brebis de son voisinage, </Line> <Line>Crut qu'il fallait s'aider de la peau du renard,</Line> <Line>Et faire un nouveau personnage. </Line> <Line>Il s'habille en berger, endosse un hoqueton, </Line> <Line>Fait sa houlette d'un bâton, </Line> <Line>Sans oublier la cornemuse.</Line> <Line>Pour pousser jusqu'au bout la ruse, </Line> <Line>Il aurait volontiers écrit sur son chapeau: </Line> <Line>«C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau.» </Line> <Line>Sa personne étant ainsi faite, </Line> <Line>Et ses pieds de devant posés sur sa houlette, </Line> <Line>Guillot le sycophante approche doucement. </Line> <Line>Guillot, le vrai Guillot, étendu sur l'herbette,</Line> <Line>Dormait alors profondément;</Line> <Line>Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette: </Line> <Line>La plupart des brebis dormaient pareillement. </Line> <Line>L'hypocrite les laissa faire;</Line> <Line>Et pour pouvoir mener vers son fort les brebis,</Line> <Line>Il voulut ajouter la parole aux habits, </Line> <Line>Chose qu'il croyait nécessaire. </Line> <Line>Mais cela gâta son affaire,</Line> <Line>Il ne put du pasteur contrefaire la voix. </Line> <Line>Le ton dont il parla fit retentir les bois, </Line> <Line>Et découvrit tout le mystère. </Line> <Line>Chacun se réveille à ce son, </Line> <Line>Les brebis, le chien, le garçon. </Line> <Line>Le pauvre loup dans cet esclandre, </Line> <Line>Empêché par son hoqueton, </Line> <Line>Ne put ni fuir, ni se défendre.</Line> <Line>Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre</Line> <Line>Quiconque est loup agisse en loup: </Line> <Line>C'est le plus certain de beaucoup </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Renard et le Bouc.</NewCharacters> <Line>Le Renard et le Bouc.</Line> <Line>Capitaine Renard allait de compagnie</Line> <Line>Avec son ami bouc des plus haut encornés:</Line> <Line>Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez; </Line> <Line>L'autre était passé maître en fait de tromperie. </Line> <Line>La soif les obligea de descendre en un puits.</Line> <Line>Là, chacun d'eux se désaltère. </Line> <Line>Après qu'abondamment tous deux en eurent pris,</Line> <Line>Le renard dit au bouc:« Que ferons-nous compère? </Line> <Line>Ce n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici.</Line> <Line>Lève tes pieds en haut et tes cornes aussi; </Line> <Line>Mets les contre le mur: Le long de ton échine </Line> <Line>Je grimperai premièrement;</Line> <Line>Puis sur tes cornes m'élevant,</Line> <Line>A l'aide de cette machine,</Line> <Line>De ce lieu-ci je sortirai,</Line> <Line>Après quoi je t'en tirerai.</Line> <Line>- Par ma barbe, dit l'autre, il est bon; et je loue</Line> <Line>Les gens bien sensés comme toi.</Line> <Line>Je n'aurais jamais, quant à moi, </Line> <Line>Trouvé ce secret, je l'avoue.» </Line> <Line>Le renard sort du puits, laisse son compagnon, </Line> <Line>Et vous lui fait un beau sermon </Line> <Line>Pour l'exhorter à patience. </Line> <Line>«Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence,</Line> <Line>Autant de jugement que de barbe au menton, </Line> <Line>Tu n'aurais pas, à la légère, </Line> <Line>Descendu dans ce puits. Or, adieu, j'en suis hors;</Line> <Line>Tâche de t'en tirer et fais tous tes efforts; </Line> <Line>Car, pour moi, j'ai certaine affaire </Line> <Line>Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin.»</Line> <Line>En toute chose il faut considérer la fin. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Loup et la Cigogne</NewCharacters> <Line>Le Loup et la Cigogne</Line> <Line>Les loups mangent gloutonnement.</Line> <Line>Un loup donc étant de frairie, </Line> <Line>Se pressa, dit-on, tellement</Line> <Line>Qu'il en pensa perdre la vie.</Line> <Line>Un os lui demeura bien avant au gosier. </Line> <Line>De bonheur pour ce loup, qui ne pouvait crier, </Line> <Line>Près de là passe une cigogne. </Line> <Line>Il lui fait signe; elle accourt. </Line> <Line>Voilà l'opératrice aussitôt en besogne. </Line> <Line>Elle retira l'os; puis, pour un si bon tour, </Line> <Line>Elle demanda son salaire. </Line> <Line>«Votre salaire? dit le loup: </Line> <Line>Vous riez, ma bonne commère!</Line> <Line>Quoi! Ce n'est pas encor beaucoup </Line> <Line>D'avoir de mon gosier retiré votre cou?</Line> <Line>Allez, vous êtes une ingrate;</Line> <Line>Ne tombez jamais sous ma patte.» </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Renard et les Raisins.</NewCharacters> <Line>Le Renard et les Raisins.</Line> <Line>Certain renard gascon, d'autres disent normand,</Line> <Line>Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille</Line> <Line>Des raisins mûrs apparemment,</Line> <Line>Et couverts d'une peau vermeille.</Line> <Line>Le galand (4) en eut fait volontiers un repas;</Line> <Line>Mais comme il n'y pouvait point atteindre:</Line> <Line>«Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.»</Line> <Line>Fit-il pas mieux que de se plaindre? </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>La Belette entrée dans un Grenier</NewCharacters> <Line>La Belette entrée dans un Grenier</Line>

<Line>Damoiselle Belette, au corps long et flouet,</Line> <Line>Entra dans un grenier par un trou fort étret : </Line> <Line>Elle sortait de maladie.</Line> <Line>Là, vivant à discrétion,</Line> <Line>La galante fit chère lie, </Line> <Line>Mangea, rongea: Dieu sait la vie, </Line> <Line>Et le lard qui périt en cette occasion! </Line> <Line>La voilà, pour conclusion, </Line> <Line>Grasse, maflue et rebondie. </Line> <Line>Au bout de la semaine, ayant dîné son soûl,</Line> <Line>Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou, </Line> <Line>Ne peut plus repasser, et croit s'être méprise.</Line> <Line>Après avoir fait quelques tours, </Line> <Line>«C'est, dit-elle, l'endroit: me voilà bien surprise; </Line> <Line>J'ai passé par ici depuis cinq ou six jours.» </Line> <Line>Un rat, qui la voyait en peine, </Line> <Line>Lui dit:« Vous aviez lors la panse un peu moins pleine. </Line> <Line>Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.</Line> <Line>Ce que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres.</Line> <Line>Mais ne confondons point, par trop approfondir,</Line> <Line>Leurs affaires avec les vôtres. »</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Cygne et le Cuisinier</NewCharacters> <Line>Le Cygne et le Cuisinier</Line> <Line>Sévigné, de qui les attraits</Line> <Line>Servent aux Grâces de modèle,</Line> <Line>Et qui naquîtes toute belle,</Line> <Line>A votre indifférence près,</Line> <Line>Pourriez-vous être favorable</Line> <Line>Aux jeux innocents d'une fable,</Line> <Line>Et voir, sans vous épouvanter,</Line> <Line>Un lion qu'Amour sut dompter ?</Line> <Line>Amour est un étrange maître.</Line> <Line>Heureux qui peut ne le connaître</Line> <Line>Que par récit, lui ni ses coups !</Line> <Line>Quand on en parle devant vous,</Line> <Line>Si la vérité vous offense,</Line> <Line>La fable au moins se peut souffrir</Line> <Line>Celle-ci prend bien l'assurance</Line> <Line>De venir à vos pieds s'offrir,</Line> <Line>Par zèle et par reconnaissance)</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Lion amoureux</NewCharacters> <Line>Le Lion amoureux</Line> <Line>Du temps que les bêtes parlaient,)</Line> <Line>Les lions, entre autres, voulaient</Line> <Line>Etre admis dans notre alliance.</Line> <Line>Pourquoi non? Puisque leur engeance</Line> <Line>Valait la nôtre en ce temps-là ,</Line> <Line>Ayant courage, intelligence,</Line> <Line>Et belle hure outre cela.</Line> <Line>Voici comment il en alla.</Line> <Line>Un lion de haut parentage</Line> <Line>En passant par un certain pré,</Line> <Line>Rencontra bergère à son gré</Line> <Line>Il la demande en mariage.</Line> <Line>Le père aurait fort souhaité</Line> <Line>Quelque gendre un peu moins terrible.</Line> <Line>La donner lui semblait bien dur;</Line> <Line>La refuser n'était pas sûr;</Line> <Line>Même un refus eût fait possible,</Line> <Line>Qu'on eût vu quelque beau matin</Line> <Line>Un mariage clandestin ;</Line> <Line>Car outre qu'en toute matière</Line> <Line>La belle était pour les gens fiers,</Line> <Line>Fille se coiffe volontiers</Line> <Line>D'amoureux à longue crinière.</Line> <Line>Le père donc, ouvertement</Line> <Line>N'osant renvoyer notre amant,</Line> <Line>Lui dit " Ma fille est délicate;</Line> <Line>Vos griffes la pourront blesser</Line> <Line>Quand vous voudrez la caresser.</Line> <Line>Permettez donc qu'à chaque patte</Line> <Line>On vous les rogne, et pour les dents,</Line> <Line>Qu'on vous les lime en même temps.</Line> <Line>Vos baisers en seront moins rudes,</Line> <Line>Et pour vous plus délicieux ;</Line> <Line>Car ma fille y répondra mieux,</Line> <Line>Etant sans ces inquiétudes."</Line> <Line>Le lion consent à cela,</Line> <Line>Tant son âme était aveuglée !</Line> <Line>Sans dents ni griffes le voilà ,</Line> <Line>Comme place démantelée.</Line> <Line>On lâcha sur lui quelques chiens</Line> <Line>Il fit fort peu de résistance.</Line> <Line>Amour, amour, quand tu nous tiens,</Line> <Line>On peut bien dire " Adieu prudence!" </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Geai paré des plumes du Paon</NewCharacters> <Line>Le Geai paré des plumes du Paon</Line> <Line>Un paon muait: un geai prit son plumage;</Line> <Line>Puis après se l'accommoda;</Line> <Line>Puis parmi d'autres paons tout fier se panada,</Line> <Line>Croyant être un beau personnage.</Line> <Line>Quelqu'un le reconnut: il se vit bafoué,</Line> <Line>Berné, sifflé, moqué, joué,</Line> <Line>Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte;</Line> <Line>Même vers ses pareils s'étant réfugié,</Line> <Line>Il fut par eux mis à la porte.</Line> <Line>Il est assez de geais à deux pieds comme lui,</Line> <Line>Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,</Line> <Line>Et que l'on nomme plagiaires.</Line> <Line>Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui:</Line> <Line>Ce ne sont pas là mes affaires. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Chameau et les Bâtons flottants</NewCharacters> <Line>Le Chameau et les Bâtons flottants</Line> <Line>Le premier qui vit un chameau</Line> <Line>S'enfuit à cet objet nouveau;</Line> <Line>Le second approcha; le troisième osa faire</Line> <Line>Un licou pour le dromadaire.</Line> <Line>L'accoutumance ainsi nous rend tout familier:</Line> <Line>Ce qui nous paraissait terrible et singulier</Line> <Line>S'apprivoise avec notre vue</Line> <Line>Quand ce vient à la continue.</Line> <Line>Et puisque nous voici tombés sur ce sujet,</Line> <Line>On avait mis des gens au guet,</Line> <Line>Qui voyant sur les eaux de loin certain objet,</Line> <Line>Ne purent s'empêcher de dire</Line> <Line>Que c'était un puissant navire.</Line> <Line>Quelques moments après, l'objet devint brûlot,</Line> <Line>Et puis nacelle, et puis ballot,</Line> <Line>Enfin bâtons flottants sur l'onde.</Line> <Line>J'en sais beaucoup de par le monde</Line> <Line>A qui ceci conviendrait bien:</Line> <Line>De loin, c'est quelque chose; et de près, ce n'est rien.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Loup la Chèvre et le Chevreau</NewCharacters> <Line>Le Loup la Chèvre et le Chevreau</Line> <Line>La bique allant remplir sa traînante mamelle,</Line> <Line>Et paître l'herbe nouvelle,</Line> <Line>Ferma sa porte au loquet,</Line> <Line>Non sans dire à son biquet:</Line> <Line>«Gardez-vous, sur votre vie,</Line> <Line>D'ouvrir que l'on ne vous die,)</Line> <Line>Pour enseigne et mot du guet:</Line> <Line>«Foin du loup et de sa race!"»</Line> <Line>Comme elle disait ces mots,</Line> <Line>Le loup de fortune passe;</Line> <Line>Il les recueille à propos,</Line> <Line>Et les garde en sa mémoire.</Line> <Line>La bique, comme on peut croire,</Line> <Line>N'avait pas vu le glouton.</Line> <Line>Dès qu'il la voit partie, il contrefait son ton,</Line> <Line>Et d'une voix papelarde</Line> <Line>Il demande qu'on ouvre en disant: « Foin du loup!»</Line> <Line>Et croyant entrer tout d'un coup.</Line> <Line>Le biquet soupçonneux par la fente regarde:</Line> <Line>«Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point,»</Line> <Line>S'écria-t-il d'abord. (Patte blanche est un point</Line> <Line>Chez les loups, comme on sait, rarement en usage.)</Line> <Line>Celui-ci, fort surpris d'entendre ce langage,</Line> <Line>Comme il était venu s'en retourna chez soi.</Line> <Line>Où serait le biquet s'il eût ajouté foi</Line> <Line>Au mot du guet que de fortune </Line> <Line>Notre loup avait entendu?</Line>

<Line>Deux sûretés valent mieux qu'une,</Line> <Line>Et le trop en cela ne fut jamais perdu. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le petit Poisson et le Pêcheur</NewCharacters> <Line>Le petit Poisson et le Pêcheur</Line> <Line>Petit poisson deviendra grand</Line> <Line>Pourvu que Dieu lui prête vie;</Line> <Line>Mais le lâcher en attendant,</Line> <Line>Je tiens pour moi que c'est folie:</Line> <Line>Car de le rattraper il n'est pas trop certain</Line>

<Line>Un carpeau, qui n'était encore que fretin,</Line> <Line>Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière.</Line> <Line>«Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin;</Line> <Line>Voilà commencement de chère et de festin :</Line> <Line>Mettons-le en notre gibecière.»</Line> <Line>Le pauvre carpillon lui dit en sa manière :</Line> <Line>«Que ferez-vous de moi ? Je ne saurais fournir</Line> <Line>Au plus qu'une demi-bouchée.</Line> <Line>Laissez-moi carpe devenir :</Line> <Line>Je serai par vous repêchée;</Line> <Line>Quelque gros partisan m'achètera bien cher :</Line> <Line>Au lieu qu'il vous en faut chercher</Line> <Line>Peut-être encor cent de ma taille</Line> <Line>Pour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille.</Line> <Line>- Rien qui vaille ? Eh bien ! soit, repartit le pêcheur :</Line> <Line>Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur,</Line> <Line>Vous irez dans la poêle; et vous avez beau dire,</Line> <Line>Dès ce soir on vous fera frire .»</Line>

<Line>Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l'auras;</Line> <Line>L'un est sûr, l'autre ne l'est pas. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Renard ayant la queue coupée</NewCharacters> <Line>Le Renard ayant la queue coupée</Line> <Line>Un vieux renard, mais des plus fins,</Line> <Line>Grand croqueur de poulets, grand preneur de lapins,</Line> <Line>Sentant son renard d'une lieue,</Line> <Line>Fut enfin au piège attrapé.</Line> <Line>Par grand hasard en étant échappé,</Line> <Line>Non pas franc, car pour gage il y laissa sa queue;</Line> <Line>S'étant, dis-je, sauvé sans queue, et tout honteux,</Line> <Line>Pour avoir des pareils (comme il était habile ),</Line> <Line>Un jour que les renards tenaient conseil entre eux :</Line> <Line>«Que faisons-nous, dit-il, de ce poids inutile,</Line> <Line>Et qui va balayant tous les sentiers fangeux ?</Line> <Line>Que nous sert cette queue ? Il faut qu'on se la coupe :</Line> <Line>Si l'on me croit, chacun s'y résoudra.</Line> <Line>- Votre avis est fort bon, dit quelqu'un de la troupe;</Line> <Line>Mais tournez-vous, de grâce, et l'on vous répondra.»</Line> <Line>A ces mots il se fit une telle huée,</Line> <Line>Que le pauvre écourté ne put être entendu.</Line> <Line>Prétendre ôter la queue eût été temps perdu;</Line> <Line>La mode en fut continuée. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Laboureur et ses Enfants</NewCharacters> <Line>Le Laboureur et ses Enfants</Line> <Line>Travaillez, prenez de la peine :</Line> <Line>C'est le fonds qui manque le moins.</Line>

<Line>Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine,</Line> <Line>Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.</Line> <Line>«Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage</Line> <Line>Que nous ont laissé nos parents :</Line> <Line>Un trésor est caché dedans.</Line> <Line>Je ne sais pas l'endroit; mais un peu de courage</Line> <Line>Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.</Line> <Line>Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût :</Line> <Line>Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place</Line> <Line>Où la main ne passe et repasse.»</Line> <Line>Le père mort, les fils vous retournent le champ,</Line> <Line>Deçà, delà, partout : si bien qu'au bout de l'an</Line> <Line>Il en rapporta davantage.</Line> <Line>D'argent, point de caché. Mais le père fut sage</Line> <Line>De leur montrer, avant sa mort,</Line> <Line>Que le travail est un trésor . </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>La Poule aux oeufs d'or</NewCharacters> <Line>La Poule aux oeufs d'or</Line> <Line>L'avarice perd tout en voulant tout gagner.</Line> <Line>Je ne veux, pour le témoigner,</Line> <Line>Que celui dont la poule, à ce que dit la fable,</Line> <Line>Pondait tous les jours un oeuf d'or.</Line> <Line>Il crut que dans son corps elle avait un trésor :</Line> <Line>Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable</Line> <Line>A celles dont les oeufs ne lui rapportaient rien,</Line> <Line>S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.</Line> <Line>Belle leçon pour les gens chiches !</Line> <Line>Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus,</Line> <Line>Qui du soir au matin sont pauvres devenus,</Line> <Line>Pour vouloir trop tôt être riches !</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Phébus et Borée</NewCharacters> <Line>Phébus et Borée</Line> <Line>Borée et le soleil virent un voyageur</Line> <Line>Qui s'était muni par bonheur</Line> <Line>Contre le mauvais temps. On entrait dans l'automne,</Line> <Line>Quand la précaution aux voyageurs est bonne :</Line> <Line>Il pleut, le soleil luit, et l'écharpe d'Iris</Line> <Line>Rend ceux qui sortent avertis</Line> <Line>Qu'en ces mois le manteau leur est fort nécessaire;</Line> <Line>Les Latins les nommaient douteux, pour cette affaire.</Line> <Line>Notre homme s'était donc à la pluie attendu :</Line> <Line>Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte.</Line> <Line>«Celui-ci, dit le vent, prétend avoir pourvu</Line> <Line>A tous les accidents; mais il n'a pas prévu</Line> <Line>Que je saurai souffler de sorte</Line> <Line>Qu'il n'est bouton qui tienne; il faudra, si je veux,</Line> <Line>Que le manteau s'en aille au diable.</Line> <Line>L'ébattement pourrait nous en être agréable :</Line> <Line>Vous plaît-il de l'avoir ? - Eh bien, gageons nous deux,</Line> <Line>Dit Phébus, sans tant de paroles,</Line> <Line>A qui plus tôt aura dégarni les épaules</Line> <Line>Du cavalier que nous voyons.</Line> <Line>Commencez : je vous laisse obscurcir mes rayons.»</Line> <Line>Il n'en fallut pas plus. Notre souffleur à gage</Line> <Line>Se gorge de vapeurs, s'enfle comme un ballon,</Line> <Line>Fait un vacarme de démon,</Line> <Line>Siffle, souffle, tempête, et brise en son passage</Line> <Line>Maint toit qui n'en peut mais, fait périr maint bateau,</Line> <Line>Le tout au sujet d'un manteau.</Line> <Line>Le cavalier eut soin d'empêcher que l'orage</Line> <Line>Ne se pût engouffrer dedans;</Line> <Line>Cela le préserva. Le vent perdit son temps;</Line> <Line>Plus il se tourmentait, plus l'autre tenait ferme;</Line> <Line>Il eut beau faire agir le collet et les plis.</Line> <Line>Sitôt qu'il fut au bout du terme</Line> <Line>Qu'à la gageure on avait mis,</Line> <Line>Le soleil dissipe la nue,</Line> <Line>Récrée et puis pénètre enfin le cavalier,</Line> <Line>Sous son balandras fait qu'il sue,</Line> <Line>Le contraint de s'en dépouiller :</Line> <Line>Encor n'usa-t-il pas de toute sa puissance.</Line> <Line>Plus fait douceur que violence.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Lièvre et la Tortue </NewCharacters> <Line>Le Lièvre et la Tortue </Line> <Line>Rien ne sert de courir; il faut partir à point :</Line> <Line>Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.</Line> <Line>«Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point</Line> <Line>Sitôt que moi ce but. - Sitôt? Êtes-vous sage ?</Line> <Line>Repartit l'animal léger :</Line> <Line>Ma commère, il vous faut purger</Line> <Line>Avec quatre grains d'ellébore.)</Line> <Line>- Sage ou non, je parie encore."</Line> <Line>Ainsi fut fait; et de tous deux</Line> <Line>On mit près du but les enjeux :</Line> <Line>Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,</Line> <Line>Ni de quel juge l'on convint.</Line> <Line>Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire,</Line> <Line>J'entends de ceux qu'il fait lorsque, prêt d'être atteint,</Line> <Line>Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes,</Line> <Line>Et leur fait arpenter les landes.</Line> <Line>Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,</Line> <Line>Pour dormir et pour écouter</Line> <Line>D'où vient le vent, il laisse la tortue</Line> <Line>Aller son train de sénateur.</Line> <Line>Elle part, elle s'évertue,</Line> <Line>Elle se hâte avec lenteur.</Line> <Line>Lui cependant méprise une telle victoire,</Line> <Line>Tient la gageure à peu de gloire,</Line> <Line>Croit qu'il y a de son honneur</Line> <Line>De partir tard. Il broute, il se repose,</Line> <Line>Il s'amuse à toute autre chose</Line> <Line>Qu'à la gageure. A la fin, quand il vit</Line> <Line>Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,</Line> <Line>Il partit comme un trait; mais les élans qu'il fit</Line> <Line>Furent vains : la tortue arriva la première.</Line> <Line>"Eh bien! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?</Line> <Line>De quoi vous sert votre vitesse ?</Line> <Line>Moi l'emporter! et que serait-ce</Line> <Line>Si vous portiez une maison ?" </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Cheval et l'Ane</NewCharacters> <Line>Le Cheval et l'Ane</Line>

<Line>En ce monde il se faut l'un l'autre secourir :</Line> <Line>Si ton voisin vient à mourir,</Line> <Line>C'est sur toi que le fardeau tombe.</Line> <Line>Un âne accompagnait un cheval peu courtois,</Line> <Line>Celui-ci ne portant que son simple harnois,</Line> <Line>Et le pauvre baudet si chargé qu'il succombe.</Line> <Line>Il pria le cheval de l'aider quelque peu :</Line> <Line>Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.</Line> <Line>«La prière, dit-il, n'en est pas incivile :</Line> <Line>Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.»</Line> <Line>Le cheval refusa, fit une pétarade :</Line> <Line>Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,</Line> <Line>Et reconnut qu'il avait tort.</Line> <Line>Du baudet, en cette aventure,</Line> <Line>On lui fit porter la voiture,</Line> <Line>Et la peau par-dessus encor. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Héron</NewCharacters> <Line>Le Héron</Line> <Line>Un jour, sur ses longs pieds, allait, je ne sais où,</Line> <Line>Le héron au long bec emmanché d'un long cou:</Line> <Line>Il côtoyait une rivière.</Line> <Line>L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours;</Line> <Line>Ma commère la carpe y faisait mille tours,</Line> <Line>Avec le brochet son compère.</Line> <Line>Le héron en eût fait aisément son profit:</Line> <Line>Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre.</Line> <Line>Mais il crut mieux faire d'attendre</Line> <Line>Qu'il eût un peu plus d'appétit:</Line> <Line>Il vivait de régime et mangeait à ses heures.</Line> <Line>Après quelques moments, l'appétit vint: l'oiseau,</Line> <Line>S'approchant du bord, vit sur l'eau</Line> <Line>Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures.</Line> <Line>Le mets ne lui plut pas; il s'attendait à mieux,</Line> <Line>Et montrait un goût dédaigneux,</Line> <Line>Comme le rat du bon Horace.</Line> <Line>«Moi, des tanches! dit-il; moi, héron, que je fasse</Line> <Line>Une si pauvre chère? Et pour qui me prend-on?»</Line> <Line>La tanche rebutée, il trouva du goujon.</Line> <Line>«Du goujon! c'est bien là le dîner d'un héron!</Line> <Line>J'ouvrirais pour si peu le bec! aux dieux ne plaise!»</Line> <Line>Il l'ouvrit pour bien moins: tout alla de façon</Line> <Line>Qu'il ne vit plus aucun poisson.</Line> <Line>La faim le prit: il fut tout heureux et tout aise</Line> <Line>De rencontrer un limaçon.</Line> <Line>Ne soyons pas si difficiles:</Line> <Line>Les plus accommodants, ce sont les plus habiles;</Line> <Line>On hasarde de perdre en voulant trop gagner.</Line> <Line>Gardez-vous de rien dédaigner,</Line> <Line>Surtout quand vous avez à peu près votre compte.</Line> <Line>Bien des gens y sont pris. Ce n'est pas aux hérons</Line> <Line>Que je parle; écoutez, humains, un autre conte:</Line> <Line>Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>La Laitière et le pot au lait</NewCharacters> <Line>La Laitière et le pot au lait</Line> <Line>Perrette, sur sa tête ayant un pot de lait</Line> <Line>Bien posé sur un coussinet,</Line> <Line>Prétendait arriver sans encombre à la ville.</Line> <Line>Légère et court vêtue, elle allait à grands pas,</Line> <Line>Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,</Line> <Line>Cotillon simple et souliers plats.</Line> <Line>Notre laitière ainsi troussée</Line> <Line>Comptait déjà dans sa pensée</Line> <Line>Tout le prix de son lait; en employant l'argent;</Line> <Line>Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée:</Line> <Line>La chose allait à bien par son soin diligent.</Line> <Line>«Il m'est, disait-elle, facile</Line> <Line>D'élever des poulets autour de ma maison;</Line> <Line>Le renard sera bien habile</Line> <Line>S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon.</Line> <Line>Le porc à s'engraisser coûtera peu de son;</Line> <Line>Il était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable:</Line> <Line>J'aurai, le revendant, de l'argent bel et bon.</Line> <Line>Et qui m'empêchera de mettre en notre étable,</Line> <Line>Vu le prix dont il est, une vache et son veau,</Line> <Line>Que je verrai sauter au milieu du troupeau?"</Line> <Line>Perrette, là -dessus, saute aussi, transportée:</Line> <Line>Le lait tombe; adieu veau, vache, cochon, couvée.</Line> <Line>La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri</Line> <Line>Sa fortune ainsi répandue,</Line> <Line>Va s'excuser à son mari,</Line> <Line>En grand danger d'être battue.</Line> <Line>Le récit en farce en fut fait;</Line> <Line>On l'appela le pot au lait.</Line> <Line>Quel esprit ne bat la campagne?</Line> <Line>Qui ne fait châteaux en Espagne?</Line> <Line>Picrochole, Pyrrhus, la laitière, enfin tous,</Line> <Line>Autant les sages que les fous.</Line> <Line>Chacun songe en veillant; il n'est rien de plus doux:</Line> <Line>Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes;</Line> <Line>Tout le bien du monde est à nous,</Line> <Line>Tous les honneurs, toutes les femmes.</Line> <Line>Quand je suis seul, je fais aux plus braves un défi;</Line> <Line>Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi;</Line> <Line>On m'élit roi, mon peuple m'aime;</Line> <Line>Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant:</Line> <Line>Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même,</Line> <Line>Je suis Gros-Jean comme devant. </Line> <Line>Fin.</Line> </Level>


<Level> <NewCharacters>Le Rieur et les Poissons</NewCharacters> <Line>Le Rieur et les Poissons</Line> <Line>On cherche les rieurs, et moi je les évite.</Line> <Line>Cet art veut, sur tout autre, un suprême mérite:</Line> <Line>Dieu ne créa que pour les sots</Line> <Line>Les méchants diseurs de bons mots.</Line> <Line>J'en vais peut-être en une fable</Line> <Line>Introduire un; peut-être aussi</Line> <Line>Que quelqu'un trouvera que j'aurai réussi.</Line> <Line>Un rieur était à la table</Line> <Line>D'un financier, et n'avait en son coin</Line> <Line>Que de petits poissons: tous les gros étaient loin.</Line> <Line>Il prend donc les menus, puis leur parle à l'oreille,</Line> <Line>Et puis il feint, à la pareille, </Line> <Line>D'écouter leur réponse. On demeura surpris;</Line> <Line>Cela suspendit les esprits.</Line> <Line>Le rieur alors, d'un ton sage,</Line> <Line>Dit qu'il craignait qu'un sien ami,</Line> <Line>Pour les grandes Indes parti,</Line> <Line>N'eut depuis un an fait naufrage;</Line> <Line>Il s'en informait donc à ce menu fretin ;</Line> <Line>Mais tous lui répondaient qu'ils n'étaient pas d'un âge</Line> <Line>A savoir au vrai son destin;</Line> <Line>Les gros en sauraient davantage.</Line> <Line>«N'en puis-je donc, Messieurs, un gros interroger?»</Line> <Line>De dire si la compagnie</Line> <Line>Prit goût à sa plaisanterie,</Line> <Line>J'en doute; mais enfin, il les sut engager</Line> <Line>A lui servir d'un monstre assez vieux pour lui dire</Line> <Line>Tous les noms des chercheurs de mondes inconnus</Line> <Line>Qui n'en étaient pas revenus,</Line> <Line>Et que depuis cent ans, sous l'abîme avaient vus</Line> <Line>Les anciens du vaste empire.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>

<Level> <NewCharacters>Le Cochon la Chèvre et le Mouton</NewCharacters> <Line>Le Cochon la Chèvre et le Mouton</Line> <Line>Une chèvre, un mouton, avec un cochon gras,</Line> <Line>Montés sur un même char, s'en allaient à la foire.</Line> <Line>Leur divertissement ne les y portait pas ;</Line> <Line>On s'en allait les vendre, à ce que dit l'histoire :</Line> <Line>Le charton n'avait pas dessein</Line> <Line>De les mener voir Tabarin.</Line> <Line>Dom pourceau criait en chemin</Line> <Line>Comme s'il avait eu cent bouchers à ses trousses.</Line> <Line>C'était une clameur à rendre les gens sourds.</Line> <Line>Les autres animaux, créatures plus douces,</Line> <Line>Bonnes gens, s'étonnaient qu'il criât au secours;</Line> <Line>Ils ne voyaient nul mal à craindre.</Line> <Line>Le charton dit au porc :« Qu'as-tu tant à te plaindre ?</Line> <Line>Tu nous étourdis tous : que ne te tiens-tu coi?</Line> <Line>Ces deux personnes-ci, plus honnêtes que toi,</Line> <Line>Devraient t'apprendre à vivre ou du moins à te taire :</Line> <Line>Regarde ce mouton, a-t-il dit un seul mot?</Line> <Line>Il est sage. - Il est sot,</Line> <Line>Repartit le cochon : s'il savait son affaire,</Line> <Line>Il crierait, comme moi, du haut de son gosier;</Line> <Line>Et cette autre personne honnête</Line> <Line>Crierait tout du haut de sa tête.</Line> <Line>Ils pensent qu'on les veut seulement décharger,</Line> <Line>La chèvre de son lait, le mouton de sa laine:</Line> <Line>Je ne sais pas s'ils ont raison ;</Line> <Line>Mais quant à moi qui ne suis bon</Line> <Line>Qu'à manger, ma mort est certaine.</Line> <Line>Adieu mon toit et ma maison.»</Line> <Line>Dom pourceau raisonnait en subtil personnage.</Line> <Line>Mais que lui servait-il ? Quand le mal est certain,</Line> <Line>La plainte ni la peur ne changent le destin</Line> <Line>Et le moins prévoyant est toujours le plus sage.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>

<Level> <NewCharacters>L'Huître et les Plaideurs</NewCharacters> <Line>L'Huître et les Plaideurs</Line>

<Line>Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent</Line> <Line>Une huître, que le flot y venait d'apporter :</Line> <Line>Ils l'avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ;</Line> <Line>A l'égard de la dent il fallut contester.</Line> <Line>L'un se baissait déjà pour amasser la proie ;</Line> <Line>L'autre le pousse et dit : « Il est bon de savoir</Line> <Line>Qui de nous en aura la joie.</Line> <Line>Celui qui le premier a pu l'apercevoir</Line> <Line>En sera le gobeur; l'autre le verra faire.</Line> <Line>- Si par là l'on juge l'affaire,</Line> <Line>Reprit son compagnon, j'ai l'oeil bon, Dieu merci.</Line> <Line>- Je ne l'ai pas mauvais aussi,</Line> <Line>Dit l'autre ; et je l'ai vue avant vous, sur ma vie.</Line> <Line>- Eh bien, vous l'avez vue ; et moi, je l'ai sentie.»</Line> <Line>Pendant tout ce bel incident,</Line> <Line>Perrin Dandin arrive : ils le prennent pour juge.</Line> <Line>Perrin, fort gravement, ouvre l'huître et la gruge,</Line> <Line>Nos deux messieurs le regardant.</Line> <Line>Ce repas fait, il dit d'un ton de président :</Line> <Line>« Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille</Line> <Line>Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille. »</Line> <Line>Mettez ce qu'il en coûte à plaider aujourd'hui ;</Line> <Line>Comptez ce qu'il en reste à beaucoup de familles,</Line> <Line>Vous verrez que Perrin tire l'argent à lui,</Line> <Line>Et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles.</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>

<Level> <NewCharacters>Le Renard le Loup et le Cheval</NewCharacters> <Line>Le Renard le Loup et le Cheval</Line>

<Line>Un renard, jeune encor, quoique des plus madrés,</Line> <Line>Vit le premier cheval qu'il eût vu de sa vie.</Line> <Line>Il dit à certain loup, franc novice : « Accourez,</Line> <Line>Un animal paît dans nos prés,</Line> <Line>Beau, grand ; j'en ai ma vue encore toute ravie.</Line> <Line>- Est-il plus fort que nous ? dit le loup en riant.</Line> <Line>Fais-moi son portrait, je te prie.</Line> <Line>- Si j'étais quelque peintre ou quelque étudiant,</Line> <Line>Repartit le renard, j'avancerais la joie</Line> <Line>Que vous aurez en le voyant.</Line> <Line>Mais venez. Que sait-on ? peut-être est-ce une proie</Line> <Line>Que la fortune nous envoie.»</Line> <Line>Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis,</Line> <Line>Assez peu curieux de semblables amis,</Line> <Line>Fut presque sur le point d'enfiler la venelle.</Line> <Line>«Seigneur, dit le renard, vos humbles serviteurs</Line> <Line>Apprendraient volontiers comment on vous appelle.»</Line> <Line>Le cheval, qui n'était dépourvu de cervelle,</Line> <Line>Leur dit : «Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs ;</Line> <Line>Mon cordonnier l'a mis autour de ma semelle.»</Line> <Line>Le renard s'excusa sur son peu de savoir.</Line> <Line>«Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ;</Line> <Line>Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir ;</Line> <Line>Ceux du loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire.»</Line> <Line>Le loup, par ce discours flatté,</Line> <Line>S'approcha. Mais sa vanité</Line> <Line>Lui coûta quatre dents : le cheval lui desserre</Line> <Line>Un coup ; et haut le pied. Voilà mon loup par terre,</Line> <Line>Mal en point, sanglant et gâté.</Line> <Line>« Frère, dit le renard, ceci nous justifie</Line> <Line>Ce que m'ont dit des gens d'esprit :</Line> <Line>Cet animal vous a sur la mâchoire écrit</Line> <Line>Que de tout inconnu le sage se méfie."</Line> <Line>Fin.</Line> </Level>

<Level> <NewCharacters>Test Numérique</NewCharacters> <Line>1 </Line> <Line>2 </Line> <Line>3 </Line> <Line>4 </Line> <Line>5 </Line> <Line>6 </Line> <Line>7 </Line> <Line>8 </Line> <Line>9 </Line> </Level>


</Levels> </KTouchLecture>

Dilemme du 6

Doit-on considérer le 6 sur la main droite ou la main gauche? Thargos 25 mai 2009 à 10:52 (CEST)

Sous l’index droit (c’est flagrant sur un TypeMatrix ou Kinesis) mais tout le monde (?) le fait avec le gauche sur les claviers décalés. A2 25 mai 2009 à 12:22 (CEST)
D'où ma question, étant donné que tout le monde ne possède pas un TypeMatrix. Sur les décallés je tape le 6 avec la main gauche et sur le TypeMatrix avec la main droite. En effet la méthode standard préconise le 6 main droite. Bien, je l'avais mis à droite, donc je laisse les exercices sur les nombres comme je les avais fait au départ. Thargos 26 mai 2009 à 16:03 (CEST)

Erreur durant l'exercice é et l

Dans la dernière phrase de l'exercice, il y a un M, or celui-ci n'est pas encore étudié... Merci de bien vouloir remplacer ceci.

"Une révolutionnaire esseulée est délaissée par les prisonniers dépassés par les événeMents"